Retour en fanfare et avec un line-up un poil modifié de la troupe finlandaise Nightwish avec un album rempli jusquà la gorge (plus de soixante-dix huit minutes). Oubliées les polémiques de Imaginaerum (2011) et de la vocaliste Anette Olzon, remplacée depuis par lexquise Floor Jansen (ex-After Forever). Dans la foulée, Endless Forms Most Beautiful permet au groupe dintroniser le batteur Kai Hahto à la place de Jukka Nevalainen et dofficialiser le multi-instrumentiste et spécialiste des uillean pipes Troy Donockley (ex-Iona). Des ajustements essentiels pour un huitième album qui na rien de surprenant mais qui déploie les pleins pouvoirs de son rouleau compresseur musical fait de métal symphonique à tendance gothique et lyrique (« Shudder Before The Beautiful »).
Mélodique et plein dallégresse, le disque donne dans le heavy bien façonné, qui joue de son métier avec brio, sans exagération, ni excès dimagination déplacée (« Weak Fantasy »). Les amateurs ne seront pas destabilisé par un groupe réorganisé dans sa composition mais finalement pas dans son ADN. Même les allusions au rayon pop font le boulot (« Elan », « Edema Ruh ») comme les hurlements éparpillés (« Yours Is An Empty Hope ») entre deux douceurs (« Our Decades In the Sun »). Logiquement, linfluence de Troy Donockley se manifeste plus clairement sur cet album (« My Walden ») et saffirme sur le magnifique « The Eyes Of Sharbat Gula », une composition instrumentale orientalisante dune grande délicatesse et particulièrement cinégénique.
Mais évidemment, les yeux et les oreilles (surtout) se focaliseront sur les vingt-quatre minutes de « The Greatest Show On Earth », titre ambitieux basé sur la biologie évolutionniste et lOrigine des Espèces dun certain Charles Darwin. Le grand uvre de Tuomas Holopainen ? À voir. Il faut dire que lénergie déployée savère dune redoutable efficacité tant Nightwish semble y balancer toute sa besace : narration (par le scientifique Richard Dawkins), métal orchestral, percussions perforantes, bruits danimaux, un extrait de la « Toccata et fugue en ré mineur » de J.S. Bach, du calme, des vagues, un chant de baleine, du rock décoiffant, du riff gratiné, un chant qui sautille dun espace à lautre le barnum conclut cet Endless Forms Most Beautiful de belle facture et remet les pendules à lheure ainsi que les guitares et les claviers aux avant-postes.
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