Ce nétait déjà plus un secret pour personne : depuis le début des années quatre-vingt dix, Mike Oldfield sétait entiché de la computérisation à plein tube, exception faite de lalbum à velléités celtiques Voyager (1996). Déjà, la vidéo tirée de « The Wind Shimes » (Islands 1987), puis la piste interactive de The Songs of Distant Earth (1994) démontraient, si besoin, son envie de synthétique et tout le tremblement, allant jusquà faire développer son propre univers virtuel (graphique et musical) intitulé fort à propos Music Virtual Reality. Un projet passionnant, suivi dun autre (Maestro) mais également un bide total (3.000 exemplaires vendus) qui lança malgré tout lhistoire de ce vingt et unième opus. Tr3s Lunas, donc Le flood chill-out développé est certes sympathique, lounge à loisir, mais dénote une volonté manifeste de simplifier à lextrême son univers musical avec des choix par ailleurs discutables comme le fait de jouer du saxophone (instrument quil apprécie pourtant fort peu) avec une guitare midi. Dans ces moments là, difficile de remettre les pendules à lheure malgré toute la bonne volonté déployée (« Misty », « Turtle Island »). Évidemment, on ne jettera le bébé avec leau du bain. « No Mans Land », « Return to the Origin », « Sirius »et « Firefly » rappelleront le voyage interstellaire de The Songs of Distant Earth avec cette guitare signature relevant une sauce passe-partout alors que « To Be Free » reste une sucrerie World Music plutôt banale sans être indigente.
Cela dit, difficile de se cacher la vérité. Tr3s Lunas reste à des années lumières des uvres majeures de Mike Oldfield. Lensemble sécoute sans mal (cest le but de cette musique), sans trop de douleur si lon ne se réfère pas aux hauteurs enneigées du passé mais il nous plonge dans une semi-torpeur que le titre phare « Thou Art in Heaven » ne parvient pas à atténuer avec son faux saxophone (nom de Zeus !). Ce dernier titre fut dailleurs écrit à loccasion du concert réfrigéré donné à Berlin au passage de lan 2000 (pour les courageux, un témoignage glaçant existe en DVD) et nommé à lépoque « Art in Heaven ». En fait, le titre était coincé entre « In the Begining » et « Lhymne à la joie » de Beethoven. Voilà pour lanecdote. Notons également la participation vocale de la surette Sally Oldfield qui nétait pas apparu à ses côtés depuis Incantations (1978). Sans être complètement loupé, Tr3s Lunas se révèle fatalement anodin et sans véritable personnalité comme écrasé par les lois du genre. Notons pour les ultras, quun bootleg intitulé Tr3s Lunas II peut être débusqué sur la toile, avec des titres non répertoriés du jeu en ligne quand dautres compositions sofficialiseront sur lalbum suivant Light & Shade. Maigre consolation.
01 - Misty - (03'58)
02 - No Mans Land - (06'06)
03 - Return To The Origin - (04'39)
04 - Landfall - (02'17)
05 - Viper - (04'32)
06 - Turtle Island - (03'41)
07 - To Be Free - (04'22)
08 - Fire Fly - (03'46)
09 - Tr3s Lunas - (04'35)
10 - Daydream - (02'15)
11 - Thou Art In Heaven - (05'23)
12 - Sirius - (05'47)
13 - No Mans Land Reprise - (02'54)
14 - To Be Free Radio Edit - (03'56)
Durée Totale : 58'11
Line-up de Tres Lunas
- mike oldfield / Electric Guitars, Spanish Guitar, Bass Guitar, Synthesisers, Mandolin, Grand Piano
Avec la participation de :
- amar / Vocals
- jude sim / Vocals
- philip lewis / Percussion
- sally oldfield / Vocals
- thomas süssmair / Percussion
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