Qu'ils étaient attendus au tournant, les petits gars de Marillion ! Après une trilogie 'Radiation' 'DotCom' 'Anoraknophobia' en demi-teinte, pour ne pas dire bien terne, la bande de H se remet au travail, avec cette fois trois pleines années pour donner un successeur à ces albums qui, sans être totalement à jeter, n'étaient pas à la hauteur des 'Afraid of Sunlight' et autres 'Brave'.
Tout au long de ce double album-concept, Marillion n'a de cesse de nous transporter pour mieux nous faire tomber. Abrupt. The Invisible Man. Énorme réussite vocale, une ambiance qui rappellerait 'Brave', un final à couper le souffle. 13 minutes de mise en bouche d'un plat qui ne va pour ainsi dire pas refroidir, tant le tout est bien ficelé. Double-album ? Oui, mais sans indigestion s'il vous plaît !
Perturbant. Ocean Cloud, morceau le plus long de toute l'histoire du groupe, pourrait bien être également son magnum opus. Parfaitement maîtrisé, tout en subtilité et en retenue, Hogarth est à nouveau époustouflant, Rothery nous donnant le meilleur de lui-même. Ruptures de rythme, soli inspirés et plages planantes au programme d'un plat de résistance impeccable. 18 minutes à savourer.
Abouti. Un tel final, qui n'en voudrait pas ? Neverland, terminus, tout le monde repart pour un tour. 10 minutes pour parachever un disque qui n'aura pas fini de nous surprendre.
Au-delà de ces trois temps forts très marqués, qu'on retrouvera régulièrement en concert, 'Marbles' parvient à être d'une cohérence extraordinaire, avec un rythme parfaitement maîtrisé et un disque équilibré au millimètre. Les reprises du thème des Marbles tombent toujours à point, rappelant à qui l'aurait oublié que Marillion est toujours un groupe de prog. Les morceaux les plus courts s'enchaînent, sans jamais tomber dans des travers entrevus au cours des disques précédents. Le groupe contrôle tout ce qu'il fait, et si certains passages peuvent paraître plus faibles que d'autres, la construction parfaite du disque fera qu'on aura toujours quelque chose à attendre. Mais si toute la pop qui sort était du niveau de Don't Hurt Yourself, l'industrie du disque se porterait bien mieux !...
Arrivé à maturité, Marillion reprend 'Brave' assaisonné à la sauce 'Afraid of Sunlight'/'This Strange Engine', avec un disque sans doute plus accessible que son illustre ancêtre de 1994, sans pour autant faire de concessions sur la qualité finale.
Au moment de commencer à faire mes critiques sur ce site, je m'étais fixé une règle : un seul 10/10 par groupe, pour illustrer le véritable chef-duvre du groupe, si besoin était. Et me voilà avec 'Brave' et 'Marbles' sur les bras... Que faire ?
Au diable les étiquettes et les notes. Ces deux disques, intemporels, seront (je l'espère) remémorés comme les aboutissements d'un groupe ayant toujours flirté avec la limite. Les deux faces d'une même pièce, qui différent sur la forme mais pas sur l'esprit.
'Marbles' est un uvre d'art rare, qui saura nous transporter, nous faire rire et pleurer à la fois, grâce à la maîtrise technique parfaite de Rothery et consorts, et à toute l'émotion déployée par un Hogarth en état de grâce. Planant. Immanquable. Chef-duvre, tout simplement.
Stratocaster
Track-list de Marbles
Single disc version 1. The Invisible Man (13:37) 2. Marbles I (1:42) 3. You're Gone (6:25) 4. Angelina (7:42) 5. Marbles II (2:02) 6. Don't Hurt Yourself (5:48) 7. Fantastic Place (6:12) 8. Marbles III (1:51) 9. Drilling Holes (5:11) 10. Marbles IV (1:26) 11. Neverland (12:10) 12. You're Gone (Single Mix) (Bonus Track)
2 Disc version CD 1 (53:43) 1. The Invisible Man (13:37) 2. Marbles I (1:42) 3. Genie (4:54) 4. Fantastic Place (6:12) 5. The Only Unforgivable Thing (7:13) 6. Marbles II (2:02) 7. Ocean Cloud (17:58)
CD 2 (45:14) 1. Marbles III (1:51) 2. The Damage (4:35) 3. Don't Hurt Yourself (5:48) 4. You're Gone (6:25) 5. Angelina (7:42) 6. Drilling Holes (5:11) 7. Marbles IV (1:26) 8. Neverland (12:10)
Total Time: 98:57
Line-up de Marbles
- Steve Hogarth / vocals, hammered dulcimer - Steve Rothery / guitar, bass - Pete Trewavas / bass, acoustic guitar - Ian Mosley / drums - Mark Kelley / keyboards
Guest: - Carrie Tree / additional vocals on "Angelina" and "Genie"
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