On ne change pas une formule qui gagne. En reprenant les codes du successful Weather Systems, à savoir Christer-André Cederberg aux manettes, un enregistrement à Oslo et une structure dalbum marqué par un titre composite, cette fois en trois parties, les musiciens originaires de Liverpool nous refont le coup du chapeau, dans lordre. Et comme par magie, le tour est habile ne nous laissant y voir que du feu... sous la glace.
Après le live Universal qui voyait lappui majestueux dun orchestre symphonique, ANATHEMA a donc décidé dajouter une nouvellez fois des cordes à son arc, de la tension, encore de la tension et de la majestée à la musique. Comme si Weather Systems se mélangeait avec Falling Deeper. Pour le meilleur. Et si le style nest que peaufiné depuis Were Here Because Were Here, il faut reconnaître quon se laisse prendre une nouvelle fois à lintrigue.
Que ce soit sur les montées de sève (« The Lost Song part 1 ») ou la subtilité de variations maîtrisées (« The Lost Song part 2 »), lalbum navigue entre arrangements complexes et spleen dénudé. Les chants entremêlés de Vincent Cavanagh et Lee Douglas sonnent évidemment en écho de « Invincible ». Tout senchaîne, entre piano relax et riffs carboniques, atmosphères éthérées et déflagrations qui prennent aux tripes. Et cest dans ces pulsions que naissent les plus belles fulgurances : « Dusk (Dark Is Descending », « Ariel », « The Lost Song part 3 » mais surtout le titre « Anathema » qui sonne, évidemment, comme un autoportrait luxuriant qui résume à lui seul cette musique arrivée à pleine maturité. Ce chef duvre propulse lalbum au sommet, par la puissance désespérée du chant de Vincent Cavanagh (que lon rapprochera évidemment de Steve Hogarth dans sa maîtrise totale du plaintif) et le solo vertigineux de son frangin Danny.
Évidemment, Distant Satellites ne se contente pas de répéter à nen plus finir la même mystique. Il envoie aussi quelques signaux en direction de lelectro (« Youre Not Alone ») et de la pure atmosphère (« Firelight »), risquant même de briser lalchimie, la cohérence de lensemble. Mais en revenant, tout en douceur, à un subtil compromis sur les nébuleux « Distant Satellites » et « Take Shelter » (façon Sigur Ros), rempli dune sérénité jusquici chancelante, Anathema clôt ce qui est à ce jour son album le plus dense et le plus abouti. Chapeau !
The Lost Song, Part 1 - 5:53
The Lost Song, Part 2 - 5:47
Dusk (Dark Is Descending) - 5:59
Ariel - 6:28
The Lost Song, Part 3 - 5:21
Anathema - 6:40
You're Not Alone - 3:26
Firelight - 2:42
Distant Satellites - 8:17
Take Shelter - 6:07
Line-up de Distant Satellites
- Vincent Cavanagh / Voice, Guitar, Vocoder
- Danny Cavanagh / Guitar, Keyboards, Voice
- Jamie Cavanagh / Bass
- John Douglas / Drums, Keyboards
- Lee Douglas / Voice
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