Après The Dreaming, son album probablement le plus excentrique qui lui avait fait connaître une petite baisse de régime côté ventes, Kate Bush revenait aux affaires avec lobjet qui la fera enfin entrer au panthéon des charts outre-atlantique (30ème place au Billboard). Bardé dun statut de chanteuse bizarrement sensuelle et sensuellement bizarre à force de circonvolutions gutturales, sa voix un tantinet érotique offrira deux hits plaqués or : Hounds of Love et Running Up That Hill de quoi laisser libre cours à la féerie visuelle dune poignée de clips soignés.
Premier album intégralement produit par la prêtresse elle-même dans son studio privé, sur une table 48 pistes (sil vous plait), le résultat est tout simplement splendide, magnétique, et fait se succéder quelques accents modernes purs et durs avec les habituels passages classique sur simple piano.
Conceptuel. À la première face (cette grande époque des vinyls ) composée de chansons délayées, accessibles mais puissantes, succède une suite articulée, intitulée The Ninth Wave. Au menu, morceaux danthologie et plongée en pleine forêt mystérieuse, avec dame du lac et château hanté (les subtiles Under Ice et Waking the Witch), le tout inspiré dun poème dAlfred Tennyson (The Coming of Arthur). Malgré la délectable danse expiatoire Jig of Life (à grand renfort de violons, flûtiaux irlandais et percussions festives) le ton sassombrit et les thèmes traditionnels se déploient généreusement sur les envoûtants chorus de Hello Earth et le final enjoué de The Morning Fog. Chef-duvre.
On a beaucoup dit, beaucoup glosé sur ce Hounds of Love, mais sa grande réussite tient surtout au subtile mélange opéré entre les versants pop et conceptuels de la chanteuse un tour dhorizon flamboyant qui mettait alors de plus en plus laccent sur latmosphère des histoires contées. Une approche musicale loin des canons habituels et du boucan capitaliste qui tentait détouffer tout effort créatif dans luf du serpent EMI.
Pour enfoncer le clou, sortira un an plus tard Dont Give Up, duo magique avec son faux jumeau masculin Peter Gabriel. Peut-être la plus belle chanson des années 80 quelle irradiera dun torrent démotions. Rien que ça !
1. Running up That Hill (A Deal With God) (5:03)
2. Hounds of Love (3:03)
3. The Big Sky 4:41)
4. Mother Stands for Comfort (3:08)
5. Cloudbusting (5:10)
6. And Dream of Sheep (2:45)
7. Under Ice (2:21)
8. Waking the Witch (4:18)
9. Watching You Without Me (4:07)
10. Jig of Life (4:04)
11. Hello Earth (6:13)
12. The Morning Fog (2:34)
Line-up de Hounds Of Love
- Kate Bush / Piano, Keyboards, Vocals, Voices, Producer, Fairlight
Guests :
- Brian Bath / Guitar, Vocals (bckgr)
- John Carder Bush / Vocals, Vocals (bckgr), Narrator, Photography
- Paddy Bush / Harmonica, Mandolin, Violin, Balalaika, Vocals, Vocals (bckgr), Didjeridu, Harmony Vocals, Vocal Harmony, Fujara
- Stuart Elliott / Drums
- Richard Hickox / Vocals, Choir Master
- Donal Lunny / Bouzouki, Bouz, Bodhran
- Kevin McAlea / Synthesizer, Synthesizer Programming
- Medici Sextet / Strings
- Charlie Morgan / Drums, Handclapping
- Alan Murphy / Guitar
- Liam O'Flynn / Pipe, Uillean Pipes
- Del Palmer / Bass, Vocals, Vocals (bckgr), Handclapping, Engineer, Fairlight, Linn
- Morris Pert / Percussion
- John Sheaha / Fiddle, Whistle (Human), Whistle (Instrument)
- Danny Thompson / Bass, Double Bass
- Eberhard Weber / Bass
- Jonathan Williams / Guitar, Cello
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