Après l'explosif "Powerslave", Maiden était attendu au tournant pour la suite des ses aventures.
Avec "Somewhere in time", l'énorme machine de guerre qu'est devenu Maiden va perdre quelques fans de la première heure en route.
Production ultra léchée, présence de synthés, et structures plus complexes sont les ingrédients d'un album plutôt réussi, certes...mais molasson.
Si pour votre grand bonheur, vous avez lu ma chronique précédente, j'ai longtemps insisté sur l'énergie salvatrice qu'on pouvait trouver sur "Powerslave". Si le groupe garde encore et toujours une vraie puissance de feu sur scène, tous les albums qui suivront perdront définitivement cette flamme juvénile.
Je vois deux grands sommets sur cette album "Somewhere in time". Le grandiose "Alexander the great" (que le groupe s'evertue à ne pas jouer sur scène en live, pour d'obscures raisons techniques), et "The loneliness of the long distance runner".
Le premier dégage un souffle épique sans pareil, un crescendo de grande classe avec un final époustouflant de ce cher "Dickie".
Le second avec son intro très Maidienne (moi j'aime quand Maiden fait du Maiden, plutôt que du mauvais Status Quo comme sur No Prayer), pour un morceau inspiré et enlevé. Refrain impeccable, twin guitars pêchues, ruptures rythmiques parfaites et un break unique chez Maiden...Un très grand cru.
Un ton en dessous, "Caught Somewhere in time" vaut surtout par sa qualité mélodique, et sa ligne de basse sompteuse. A noter sur cet album l'excellent son de batterie de Mac Brain, gros point fort de la galette. "Heaven can wait", le "morceau de stade" de l'album, est plus rébarbatif sur la longueur, du fait d'un refrain trop "facile" et malgré son formidable break (take my hand !). "Stranger in the strange Land" avec son intro bass-guitar bien tourné méritait un meilleur traitement, trop aseptisé par des synthés un rien dégoulinant.
Pour terminer le tour du proprio, "Wasted years" avec sa jolie intro aérienne est malgré tout, trop calibré "radio" avec son refrain "FMisé", "Sea of Madness" fait office de remplissage habituel (intro lourdingue et refrain archi convenu). "Déjà vu" est une symphatique récréation très secondaire et foncièrement baclé.
Avec cet album, Maiden impose véritablement son tournant progressif. Le summun du genre sera le prochain "Seventh son of the seven son", un concept album de grande qualité, plus mature et plus abouti que "Somewhere in time".
Et après...Après, plus rien ne sera jamais comme avant !
AGrangeret
Track-list de Somewhere In Time
1. Caught Somewhere in Time (7:26)
2. Wasted Years (5:07)
3. Sea of Madness (5:42)
4. Heaven Can Wait (7:22)
5. The Loneliness of the Long Distance Runner (6:31)
6. Stranger in a Strange Land (5:45)
7. Déjà Vu (4:56)
8. Alexander the Great (356-323 B.C.) (8:37)
Line-up de Somewhere In Time
- Bruce Dickinson / Vocals
- Steve Harris / Synthesizer, Bass, Guitar (Bass), Vocals, Synthesizer Bass
- Nicko McBrain / Drums
- Dave Murray / Guitar, Guitar (Rhythm), Synth Guitar
- Adrian Smith / Guitar, Guitar (Rhythm), Vocals, Guitar
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