Premier album solo de Thom Yorke, célèbre vociférateur de lexcroissance RADIOHEAD, « The Eraser » tient de lartisanal fait maison, rejeton forcément dépressif dun laptop privé qui aurait généré en son temps deux cd de « pure daube » (dixit lintéressé) et sauvé de la poubelle par lincontournable producteur du moment Nigel Godrich (Air, Beck, Paul McCartney, Gainsbourg...).
Dentrée, le songwriting attire en ouvrant ses bras à un univers électro, radicalement épuré, rarement perturbé par un simple piano ou une guitare électrique. Computerisé à lextrême, bourré de bleeps, de samples et de basse pesante, ce mille feuilles carbonisé prolonge avec une logique implaccable les intentions musicales de son auteur et parvient même à séchapper de labstraction complètement arti(ficielle) du surestimé « Kid A ».
Et entre un hommage à TALKING HEADS (« And It Rained All Night ») et à FELA KUTI (« Black Swan »), surgit les pires tourments made in Yorke. On ne sort pas de lombre impunément.
"You cannot kick-start a dead horse / You just cross yourself and walk away."
Bobo. Loin dêtre facile, cet « Eraser » singulier et finalement modeste, ne gommera pas ce sentiment parfois pénible dun ensevelissement inéluctable, six pieds sous terre, balayé par le spleen dune voix géniarde et mutante. Un cd qui pourra hanter les uns, déprimer les autres, captiver ou agacer par ses visions définitives comme un coup de pelle derrière la tête.
1. The Eraser (4:55)
2. Analyse (4:02)
3. The Clock (4:13)
4. Black Swan (4:49)
5. Skip Divided (3:35)
6. Atoms for Peace (5:13)
7. And It Rained All Night (4:15)
8. Harrowdown Hill (4:38)
9. Cymbal Rush (5:14)
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