Trois ans après leur très bon premier album éponyme (Adachi Kyodai ), voilà le retour des frères Adachi et de leur jeu acoustique si enivrant. La formule na pas changée, deux guitares classiques et rien dautre ce second service sera-t-il tout aussi délicieux ?
La réponse arrive dès lécoute du premier morceau, « Sister Crime », qui nous offre huit minutes dune riche et délicate ballade aux nombreux mouvements rappelant que lon peut faire du progressif avec seulement deux guitares. Ce premier titre révèle une musique plus calme, plus dosée, moins tempétueuse. Cette tendance se verra confirmée dès le deuxième titre, « Slow Poison ».
Voilà donc la nouveauté de ce nouvel album des frères Adachi, le rythme. Lensemble des compositions, sans rien y perdre en intensité, se trouve donc être moins fougueuses, moins tumultueuses que dans lalbum précédent avec, pour conséquence directe, une plus grande mise en valeur des mélodies et une approche plus aisée de loeuvre. Les deux guitares (mélodique et rythmique) se marient de manière plus homogène et ne semblent plus se faire dombre. La deuxième nouveauté, qui ne doit pas être totalement étrangère à la différence de rythme entre les deux opus, et le léger abandon dune inspiration flirtant du côté flamenco/musique gitane au profit dune démarche folk plus prononcée encore comme le révèle les titres « Magpie A Gigue », « Night Dance » ou encore « Sailors Hornpipe/SteppingOut ».
Les compositions, dans lensemble plus courtes que sur lalbum précédent, oscillent entre une et quatre minutes. Cette durée offre une meilleure aération entre des morceaux très denses, et permet ainsi de passer plus facilement de lun à lautre.
Cependant, trois titres se distinguent tout particulièrement : « Sister Crime », « The Howling Wood » et « Hard Line ». Dune durée de six à huit minutes, ces trois pièces situées en ouverture/milieu/conclusion de lalbum, sont véritablement les points culminants de ce dernier. Ces trois ballades tout à la fois inquiétantes, envoûtantes et joyeuses offrent un grand moment de musique progressive.
Trois reprises sont encore présentes sur cet album: la très jolie « Chance Meeting » de Bryan Ferry ; « Night Dance » ramenée par Source « K » Adachi de ses tribulations avec Ausia ; « Wondring Aloud » de Jethro Tull révélant encore une fois limportance de la formation de Ian Anderson sur la musique des frères Adachi.
Au final, Xianshi se présente comme un album plus sobre que son prédécesseur, mais cette apparente baisse de régime cache une égale richesse et surtout un raffinement qui se faisait légèrement regretter sur leur premier opus.
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