Certains écrivains pissent de la copie comme s'il en pleuvait. Mécaniquement ; livraison à la ligne ; intrigues tarabiscotées pour accrocher le chalan ; quitte à fournir de la répétition à toute berzingue. Le tout, avec ou sans talent. C'est selon. Roine Stolt est de cette trampe : stakanoviste de la tranche musicale. Associé à une multitude de projets (TRANSATLANTIC reste le plus abouti), il ne semble envisager le rock progressiste qu'aux travers de double albums bien gavés (et gavants pour certains). Souvenons-nous des "Back in the World of Adventures", "Flower Power" ou "Unfold the Future". Le dernier né en date se trouvait être son premier projet solo depuis dix ans, intitulé "Wall Street Voodoo". Résultat, un accueil plutôt frisquet, un vent du nord soufflé par une grande partie de la presse spécialisée.
C'est pourtant sur le même mode direct et ancré dans les seventies que nous revient le casque d'or suédois de la six cordes (toujours très wah wah). Entouré cette fois de sa troupe favorite, ils enfoncent le clou sur un YES enraciné au coeur d'un jardin bien fleuri. D'abords les claviers / orgues de Tomas Bodin ("Minor Giant Steps", "Hit Me With A Hit" ou "Pioneers Of Aviation"), puis la rythmique dodue signée Liliequist / Reingold concourent à retrouver les ambiances variées d'un "Fragile" de bon alloi.
Evidemment, le groupe n'oublie pas sa virtuosité au gré d'histoires épiques ("Monsters & Men" notamment) ou de bizzareries inclassables ("The Unorthodox Dancing Lesson", "Bavarian Skies" inutile, "The Way the Waters Are Moving").
Il faut bien les remplir ces deux cd me direz vous ! Certes.
Et donc, les voici alterner avec des titres qui évitent les chemins de traverse. Des mélodies la plupart du temps magnifiques : "Jealousy", "What If God Is Alone", "Selfconsuming Fire" (merci Steve Hackett) ou "Life Will Kill You" (écrite par Hans Froberg). Ajoutons un travail musical assez impressionnant, qui fait passer sans état d'âme la pillule des absents : Zoltan Csörsz et Daniel Gildenlöw.
Evidemment, on ne pourra s'empêcher de penser que ce passionnant "Paradox Hotel" aurait mérité une version purgée de ses approximations, de ses longueurs, pour atteindre sur la durée les sommets que le premier disque (le plus excitant) nous promettait. Il faudrait conseiller à l'ami Roine que la musique peut se déguster comme un bon café : après une première cuillère, inutile d'en rajouter. Résultat, si le quatrième double opus des FLOWER KINGS (un record) s'inscrit au sommet de leur pyramide discographique, il ne peut s'empêcher de faire dans la baisse de régime compulsive - impressions de flottement habituelles. Haut Bas Fragile. Juste retour des choses.
CD 1 - Room 111 (64:50) 1. Check In (1:37) 2. Monsters & Men (21:21) 3. Jealousy (3:22) 4. Hit Me With A Hit (5:32) 5. Pioneers Of Aviation (7:49) 6. Lucy Had A Dream (5:28) 7. Bavarian Skies (6:34) 8. Selfconsuming Fire (5:49) 9. Mommy Leave The Light On (4:38) 10. End On A High Note (10:43)
CD 2 - Room 222 (62:04) 1. Minor Giant Steps (12:12) 2. Touch My Heaven (6:08) 3. The Unorthodox Dancinglesson (5:24) 4. Man Of The World (5:55) 5. Life Will Kill You (7:03) 6. The Way The Waters Are Moving (3:12) 7. What If God Is Alone (6:58) 8. Paradox Hotel (6:29) 9. Blue Planet (9:42)
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