QE2 nous présente la pochette très minimaliste d'un paquebot de renom: le Queen Elisabeth II... Quel rapport avec la musique me direz vous ?
Hormis celui de coller à l'actualité florissante de la Grande Bretagne de l'époque, je continue à en chercher la raison... probablement qu'il n'y a rien de mieux pour représenter les influences nationales de l'album qu'un tout nouvel emblème national de renommée mondiale ?
On commence tout d'abord avec "Taurus I", qui préfigure une "trilogie" à venir, où hormis la présence de Phil Collins à la batterie, on ne manquera pas de faire un bond de 7 ans en arrière en se rappellant une petite ritournelle qui fit la fortune de tout un empire naissant... Le riff d'intro de Tubular Bells étant déjà selon l'aveu de Mike une version "retournée" de la Toccate de Bach, ici Taurus I peut se poser en clin d'oeil au compositeur. Jolie pièce progressive de 10 min, elle en est même la pièce maîtresse de l'album.
La suite s'en trouve plus saccadée, tantôt rythmique ("Conflict", "Celt"), tantôt électronique (vocoder dans "Sheba"), tendres ("Arrival", "Wonderful land", "Molly") et basée sur le crescendo ("Mirage, "QE2").
On notera aussi l'importante apparition de Maggie Reilly, qui jouera un rôle déterminant dans la suite des évenements, intervenant dans "Sheba" et "Celt". La pauvre doit pour le moment se contenter d'harmonies vocales et d'onomatopées, Mike ne se considérant pas encore comme un parolier à part entière.
Ce n'est pas que l'ensemble manque de réellement de cohérence, loin s'en faut, mais la tendance amorcé dans Platinum à "découper" les morceaux s'accentue ici, laissant place à quelques petites pièces n'excédant pas 4 minutes, et presque toutes susceptibles de devenirs des singles. Ce qui fût le cas de "Arrival", repris de ABBA, et de "Wonderful Land", repris des Shadows.
Ici ce n'est pas tant l'aspect découpage commercial qui est gênant, c'est plutôt la cassure qu'elle provoque qui donne une certaine individualité à des morceaux peinant parfois à tenir la route seul, une fois isolés de leur contexte musical.
L'intérêt est donc d'écouter l'album d'une traite, histoire de mieux l'appréhender, et d'en apprécier les fortes influences celtiques.
Pour schématiser la chose de mon avis personnel, plus les morceaux sont longs, plus le sommet culmine ! Ce n'est certe pas la durée qui fait la qualité, mais dans ce cas précis, elle permet une plus large expression en ayant plus de choses à dire.
En ce sens, "QE2" (le morceau de 7 min) sort du lot à l'image de "Taurus I".
QE2 s'inscrit donc dans la suite logique de "Platinum", je lui reprocherai juste une construction un peu en dents de scie qui fait que cet album pourrait à la rigueur s'écouter dans le désordre, ce que je trouve un peu dommage.
Il s'écoute néanmoins avec plaisir, en que la suite sera prometteuse... ce qu'elle sera !
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