Espoirs puis confirmation dun progressif ténébreux à la limite de la rupture, les norvégiens de WHITE WILLOW avaient changé de cap dès « Storm Season » (2004), rendez-vous semi-manqué avec ses fans malgré lindéniable réussite musicale du projet. Ils sortent aujourdhui en toute confiance « Signal to Noise », leur cinquième album en date, tout en apesanteur et en atmosphères clair-obscurs.
Passant de ballades magistrales (« Night Surf » lyrique à souhait, « Joyride ») à des tirades automnales qui ne font pas toujours dans la douceur (« Ghosts »), les titres sont toujours soutenus par le chant sensible de Trude Eidtang (Kate Bush et Tori Amos ne sont pas loins) qui impose des variations renforcées aux deferlantes Hammond, Mini-Moog, Clavinet ou Mellotron jamais oubliées au fond du bus.
Avec les splendides « The Lingering », « Chrome Dawn » et « Splinters », WHITE WILLOW explore les mélodies à géométrie variable ; aucun titre faiblard nest à déplorer. La guitare souvent Oldfieldienne décortique des harmonies formant un fascinant archipel aux influences disparates (splendide « Ararat » épinglé world music), aux horizons multivitaminés. Avec des arrangements bien au dessus de la moyenne (production signée Tommy Hansen), le résultat offre une virée extirpant ses sonorités des années 70 mais oeuvrant de pieds fermes dans son époque.
On pense parfois à DEAD CAN DANCE, à KING CRIMSON, aux COCTEAU TWINS également, à ces contrées nordiques qui nous offrent une mélancolie romantique (SIBELIUS) souvent teintées de noirceur. Moderne et classique à la fois, « Signal to Noise » réussit lamalgame là où la plupart sévertuent à échouer. Ce nest pas le moindre mérite de cet album fortement conseillé.
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