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Fiche d'informations
SHADOW GALLERY
Pays : United States Genre : Métal Progressif Dates : 1992 URL : cliquez ici - Avis : 80 note(s) et 6 critique(s) - Moyenne albums : 7.58 - Classement : 1277 - Consultations groupe : 15349
- Avis : 80 note(s) et 6 critique(s) - Moyenne albums : 7.58 - Classement : 1277 - Consultations groupe : 15349
Article
30/05/2005
C'est en 1992 que tout s'enchaîne pour Shadow Gallery. Première signature du jeune label Magna Carta, premier album dans la foulée, le groupe se fait rapidement une place de choix sur une scène Métal en pleine effervescence. Après la semi-déception de "Legacy", il y a quatre ans, certains s'abandonnèrent à la critique pour son manque d'originalité et la redondance des thèmes abordés. Soit. Passé depuis peu chez Inside Out (décidément sur la brèche), Shadow Gallery nous présente son dernier né : "Room V", suite plus ou moins officielle du conceptuel "Tyranny". L'occasion de revenir sur une carrière cultivant la rareté en compagnie du chanteur Mike Baker. AmarokProg : Salut ! "Room V", votre cinquième album est dans les starting blocks. Pas trop stressé ? Mike Baker : Ca va bien, merci (rires). Je suis même prêt pour une sixième tournée ! AmarokProg : Parfait ! C'est ton premier entretien sur AmarokProg. Pour les novices, peux-tu nous éclairer sur le groupe, sa formation et autres amuse-gueules ? Mike Baker : Vers le milieu des années 80, nous étions tous (excepté Gary) dans un groupe métal nommé SORCERER. A notre actif, quelques concerts en Pensylvannie et dans sa région. Après quelques années, nous avons pris la décision d'enregistrer quelques démos pour obtenir un contact avec un label. John Cooney, notre batteur à l'époque (90/91) a envoyé l'une de nos démos à Shrapnel Records. Mike Varney, qui dirigeait SR, a été très emballé, notamment sur les éléments progressifs de notre musique. A l'époque, il souhaitait créer un nouveau label plus axé sur ce style musical. Mike nous a alors offert un deal. Nous étions très heureux. Mais tu sais, à cette époque, tous les contacts nous bottaient (rires). Nous avons donc signé chez Magna Carta (ndr : Shadow Gallery fut le premier groupe signé avec le label). Notre ami Ron Evans (premier guitariste à l'époque et auteur du nom SORCERER) a quant à lui choisi de rester dans le métal pur et malheureusement, nos chemins se sont séparés. Nous avons changé de nom pour devenir SHADOW GALLERY et c'est ainsi que le groupe est officiellement né. AmarokProg : Revenons sur le passé avec quelques mots sur chacun de vos albums... Mike Baker : Nos débuts furent un excellent apprentissage. Jusqu'alors nous avions uniquement travaillé sur des démos sans vraiment envisager aller plus loin. Magna Carta venait donc de démarrer et ils nous ont demandé de mettre une touche finale à nos travaux afin de rapidement sortir un album. Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons terminé aussi vite que nous le pouvions. En regardant en arrière, je pense que le songwriting était déjà là , mais la production et l'interprétation étaient un peu limite, de même que le matériel utilisé ! C'est amusant, car il reste malgré tout l'album préféré pour de nombreux fans. Je dois admettre que j'en suis assez surpris mais c'est finalement assez cool ! Pour Carved In Stone (1995), nous étions déterminés à placer la barre plus haut et je pense que nous y sommes parvenus. Après le premier album, nous avons investi dans un meilleur équipement et construit notre propre studio. Cela fût payant ! Pour l'heure, le titre "Ghostship" reste l'un de mes préférés. Une époque importante également pour l'évolution du groupe avec l'arrivée de Gary Wehrkamp. Même s'il est arrivé lors de la finalisation de certains titres, tu pourras entendre son style extraordinaire et te rendre compte qu'il était déjà en parfaite symbiose avec nous. Il s'est avéré le chaînon manquant du groupe. Mais c'est bien "Tyranny" (1998) qui manquera de nous tuer ! Bon, d'accord, peut-être que j'exagère un peu mais nous nous sommes retrouvés poussés dans nos ultimes retranchements, mentalement et physiquement. En d'autres termes, il s'avéra très long et difficile à faire. Tellement de choses allèrent de travers durant les sessions, on pensait être maudits ! (rires) Les consoles d'enregistrement tombaient en panne chaque jour, les disques durs plantaient et le travail était perdu avant même d'appuyer sur le bouton "record" ! Un véritable cauchemar, qui n'en finissait pas. Je n'explique toujours pas comment nous avons pu finir le boulot ! Notre quatrième album, "Legacy" (2001), est certainement le plus expérimental. Nouvel équipement et aucun problème informatique pour nous ralentir... Gary a pris la place de Carl à la production afin d'essayer pas mal de nouvelles choses. Ce fût très amusant et agréable, notamment pour souder les différentes sections du morceau "First Light". Gary et moi avions toutes ces petites idées que nous voulions utiliser sans trop savoir comment faire. Nous avons donc décidé de les mixer ensemble et de réaliser une grande suite (ndr : 35 minutes au compteur). A notre grande surprise, cela a fonctionné. AmarokProg : Après "Legacy", vous revenez donc au concept album avec "Room V". Peut-on le considérer comme la suite officielle de "Tyranny" ? Mike Baker : Si je te le disais, il faudrait que je te tue (rires). Plus sérieusement, nous ne souhaitons pas en dire trop tout de suite mais je peux te confirmer que ce "Room V" est la continuation de l'histoire entamée avec "Tyranny". Il ne s'agit pas vraiment d'une suite, mais des deux chapitres suivants, à la manière d'un roman. D'ailleurs, il y aura une très belle section multimédia sur l'édition spéciale où Carl explique tout ce qu'il faut savoir. AmarokProg : Vous pensiez donc que le sujet méritait d'être développé ? Mike Baker : Il y a deux ans, lorsque nous avons réfléchis sur la direction à prendre pour notre prochain album, Carl nous a proposé ses idées pour ces deux nouveaux chapitres. C'était quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur. Avec les autres membres, nous nous sommes dit "pourquoi pas" ? Shadow Gallery est un groupe qui aime raconter des histoires et à la fin de "Tyranny", les deux personnages principaux partaient chacun de leur côté pour une destination inconnue. Naturellement, les fans voulaient savoir ce qui allait leur arriver. Allaient-il se rencontrer à nouveau ? Réussiront-ils à mettre à mal le Nouvel Ordre Mondial ? Seul Shadow Gallery pouvait y répondre. C'est ce que nous avons décidé de faire avec "Room V". AmarokProg : Nous en avons déjà parlé mais dans "Legacy", vous avez réalisé une très longue suite ("First Light"). Pourquoi ne pas avoir réitérer l'expérience ici avec deux titres uniquement, pour les deux chapitres ? Mike Baker : Tant que possible, nous souhaitons faire des chansons individuelles. Ensuite, il y a trop de ruptures et de virages dans l'histoire pour les faire tenir sur deux pistes seulement. Si nous n'avions que deux titres de 30/35 minutes, il nous serait difficile de passer à la radio ou tout simplement de conserver l'attention des auditeurs. Note bien, ce n'est pas vraiment que soyons sensible au fait de passer sur les ondes. Avec notre style, nous n'avons quasiment aucune chance d'intéresser les radios mainstream, excepté celles des campus universitaires. Et nous n'aurions plus aucune chance de les intéresser avec des titres d'une demi heure ! AmarokProg : Justement, "Room V" avoisine les 80 minutes. Vous n'avez pas été tenté par l'idée d'un double album ? Mike Baker : Non, pas vraiment. Avec "Room V", nous sentions que nous pouvions raconter cette histoire en moins de 80 minutes. Mais c'est amusant que tu mentionnes ce détail car il n'y a pas si longtemps encore, la durée moyenne pour un vinyl était de 35/40 minutes. Mais aujourd'hui, tu peux en mettre deux fois plus sur un seul CD. Si tu regardes bien, la plupart de nos albums tournent autour de cette durée. On peut donc dire que nous avons toujours faits des double albums (rires). Pour "Room V" nous avions même quelques morceaux en plus. Ils seront disponibles sur un disque bonus inclus dans l'édition spéciale. Finalement, "Room V" est bien un double album ! AmarokProg : Il aura quand même fallu patienter 4 ans pour découvrir ce nouvel album. Mike Baker : Tu sais, nous étions en négociation pour un nouveau contrat, et cela nous a pas mal occupé. D'autre part, lors de notre vol vers San Diego pour enregistrer les parties de batterie, le père de Gary est décédé et il a du abandonner tout ce qui concernait le groupe pour se consacrer à des affaires plus personnelles. Mais nous n'essayons pas de chronométrer le temps passé pour chaque enregistrement. Comparé aux autres albums, "Room V" a finalement été réalisé très rapidement. AmarokProg : En même temps, il s'agit de votre premier album pour le label Inside Out. Pourquoi avoir quitté "Magna Carta" après des années de bons et loyaux services ? Quelle influence ce choix a-t-il eu sur le résultat final ? Mike Baker : Notre contrat avec Magna Carta courrait sur 4 albums et c'est ce que nous avons fait. Lorsque le contrat est arrivé à son terme, nous avons vu une chance d'aller de l'avant. Inside Out nous en a offert les moyens. C'est tout. Je ne pense pas que cela ai eu un impact quelconque sur la tonalité de l'album. Nous sommes toujours le même groupe, avec quelques années de plus bien entendu. Un peu plus de sagesse également. AmarokProg : Quel a été votre processus d'écriture ? Mike Baker : Nous suivons toujours le même processus, à savoir nous réunir tous ensemble et discuter des idées musicales des uns et des autres, ainsi que de la direction à prendre avec le groupe, que faire pour atteindre nos objectifs. Chacun va alors travailler de son côté avant d'échanger ses idées quelques semaines plus tard. Par exemple, Brendt ou Gary (ou les deux) écriront une mélodie et Carl (ou moi-même) l'emmenons chez nous et complétons cette ébauche avec nos propres idées. Ce n'est pas très conventionnel j'en conviens, mais cela fonctionne bien entre nous. AmarokProg : "Room V" semble plus mélodique, plus apaisé également. Penses-tu qu'il s'agisse de votre meilleur travail ? Mike Baker : Piur l'heure, c'es encore difficile à dire. Je sens que nous avons mûrit sur notre façon de jouer mais également dans les compositions. Nous utilisons mieux notre équipement et le résultat est bien meilleur que nos premiers essais ! Enfin, le packaging s'annonce comme le plus réussi que nous ayons produit jusqu'ici. Surtout pour l'édition spéciale. Ceci dit, même si nous sentons bien qu'il s'agit de notre plus gros boulot, nous attendons encore d'en débattre avec nos fans car au final, ce sont eux qui en décideront. AmarokProg : Le titre "Confort Me" est superbe avec la participation de Laura Jaeger. Peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration ? Mike Baker : Laura était déjà la voix de la Femme Mystérieuse sur "Spoken Words" (Tyranny). Naturellement, nous souhaitions la rappeler pour cet album. Nous avons eu un peu de mal à la retrouver après toutes ces années mais la détermination de Gary a payé... il l'a convaincu de reprendre son rôle. Que puis-je dire d'autre ? Elle a un talent fou et une voix merveilleuse. Nous sommes plus qu'heureux de sa contribution ! AmarokProg : Arjen Lucassen est également de la fête... Mike Baker : Oui, c'est un type extra. Quel formidable interprète, compositeur et producteur ! Mais plus que tout, Arjen est un grand ami. J'adore sa musique ! Tout ce qu'il touche semble se transformer en or. Quand il m'a demandé de chanter le titre "Loser" sur "Human Equation", puis un titre bonus sur un cd cover d'Alice Cooper, c'était comme un rêve devenant réalité. Puis nous avons fait la vidéo de "Loser" et je me suis dit "Ayreon est un paradis musical et je dois être mort pour en faire partie" (rires). Son solo sur "Seven Years" me donne des frissons à chaque fois que je l'écoute. AmarokProg : Que dire des de la musique de "Room V" justement ? Mike Baker : A mon avis, les chansons de "Room V" font partie des meilleures que nous ayons jamais produites. Les textes et les mélodies de Carl sont tout bonnement incroyables. Les soli de Gary et Brendt sont merveilleux et j'en ai entendu un paquet, crois-moi ! Musicalement, les titres passent du heavy aux trucs plus cool, tout ça s'enchaîne comme sur un grand huit. J'espère que le public aura la même sensation et en redemandera encore et encore ! AmarokProg : "Vow" et "Torn" sont mes titres favoris. Quels sont tes petits préférés ? Mike Baker : Je les aime tous mais si je devais en choisir un, je crois que ce serait "Torn" également. Cette chanson possède tous les éléments que j'apprécie chez Shadow Gallery avec quelques rebondissements en plus. "Seven Years" également pour le fabuleux solo de Arjen. AmarokProg : On discute, mais en fait, de quoi parle ce "Room V" exactement ? Mike Baker : Sans en dire trop, je peux avouer que Carl a écrit ici quelques uns de ses textes les plus brillants ! Je me souviens, à mi-chemin du premier titre, avoir mentionné à Gary que je n'avais jamais chanté des trucs aussi dingues. C'était amusant. Mais sérieusement, essaye de chanter ces textes et tu verras qu'il y a pleins de subtilités dedans. Il a un réel talent pour venir avec des idées mille et mille fois rabâchées ailleurs, les mixer et obtenir un truc complètement nouveau. Ce n'est pas si facile à faire, crois-moi (ndr : nous voici bien avancés !). AmarokProg : J'ai lu quelques critiques concernant la production. Penses-tu qu'elle soit perfectible ? Mike Baker : J'ai également entendu cela, oui, mais je ne suis pas certain de comprendre ce dont ils parlent vraiment. Sans plus de précision, c'est difficile de donner une réponse. Personnellement, je pense que d'un strict point de vue du son, "Room V" est clairement notre meilleur album. Et les premiers échos que j'en ai me confirme cette impression, c'est pourquoi je reste perplexe devant ces critiques. Peut-être écoutent-t-ils trop de musique industrielle ou trash. Je ne sais pas. Shadow Gallery est un groupe qui a besoin d'un certain type de mixage, les parties heavy sont aussi importantes que les passages plus calmes. Alors, la production peut-elle être meilleure ? Bien sûr ! On peut toujours faire mieux, mais un bon son pour toi pourra s'avérer moins intéressant chez ton voisin. C'est très subjectif. AmarokProg : Revenons à des questions plus générales. Quelles sont les influences du groupe ? Mike Baker : Nous avons tous une tonne d'influences différentes. Personnellement, j'ai grandi avec Alice Cooper, Bowie, les Beatles et des groupes comme Judas Priest, Black Sabbath et Iron Maiden. Plus récemment, il y a eu Ayreon, Gamma Ray, System Of A Down et Rammstein. En fait chaque membre de Shadow Gallery apporte son lot d'influences, certains aiment Sarah McLachlan et Kate Bush par exemple. C'est ce qui rend notre musique unique. AmarokProg : Qu'écoutez-vous en ce moment ? Mike Baker : Beaucoup de choses. Récemment, je me suis mis sur System Of A Down/Mesmerize, Ayreon/Actual Fantasy Sp Ed, Three Man Army/Mahesha, Judas Priest/Angel Of Retribution et Green Day/American Idiot. AmarokProg : Avez-vous quelques concerts planifiés en Europe ou en France ? Ce serait formidable d'avoir un DVD pour vous voir à l'œuvre ! Mike Baker : Côté concerts, rien n'est encore prévu, juste à l'étude ou en discussion. Mais nous travaillons sur un DVD "Making of Room V" ! Patience ! AmarokProg : Ok. Quelques mots pour conclure ? Mike Baker : Premièrement, je voudrais te remercier pour nous avoir offert la possibilité de parler de Shadow Gallery. Un grand merci également à tous nos fans pour leur incroyable patience, leur loyauté, leur support au fil des années. Nous n'aurions rien pu faire sans eux ! Et j'espère que vous serez aussi heureux d'écouter "Room V" que nous avons été à le faire... jusqu'à ce que le prochain mystère soit résolu ! Peace ! Cyrille Delanlssays
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