Pays : France
Genre : Canterbury / Jazz Fusion / RIO
Dates :
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- Avis : 0 note(s) et 2 critique(s)
- Moyenne albums : 7.75
- Classement : 1054
- Consultations groupe : 10307
Article
30/03/2005
Type : entretien
Titre : Une Zombie bien vivante !
Nouveaux venus sur la scène progressive française, La Zombie et ses BiZons n'a pas seulement un patronyme original et amusant mais sait développer une musique purement instrumentale entre la Zeuhl et le Jazz Canterburry. Ce mélange savant fait du premier album "Herbe de Bizon" l'une des réussites de ce début d'année, récompensée par une belle couverture médiatique. Une rencontre s'imposait c'est chose faite avec Didier Paupe, guitariste d'un groupe nourri à la bonne herbe...
AmarokProg : Salut la Zombie ! En préambule, une petite présentation s'impose...
Didier : Salut Cyrille, je tiens tout dabord à te dire que ton site est vraiment formidable !
Donc je suis Didier, guitariste du groupe « la Zombie et ses biZons », je vais te présenter par la même occasion les autres membres du groupe : Christine à la flûte traversière, Thierry au vibraphone, Claude à la basse enfin Eric à la batterie.
AmarokProg : Et d'où vient ce nom pour le moins étrange ?
Didier : Ce nom farfelu vient en fait de linitiative de Christine et de moi-même lors dune soirée éthylique en 1999, année de création de la première « mouture » du groupe.
On nous a souvent dit que ce nom était en décalage avec la musique, limportant je pense est la musique en elle-même et non le patronyme de celui qui la joue. Ce nom cest simplement notre histoire
AmarokProg : La virtuosité de l'interprétation impressionne pour un groupe si "jeune"
Didier : Cest en fait Christine qui a décidé de former un groupe, Eric et moi jouions ensemble dans plusieurs formations jazz, funk, rock malheureusement Christine venant du classique navait guère loccasion de se produire sur scène. Nous nous connaissions de longue date et cest tout naturellement quelle nous a proposé de former un groupe. Nous sommes parti à la recherche dun vibraphoniste et bassiste (pas encore Claude et Thierry) pour jouer un répertoire essentiellement de reprises de Chick Coréa, Wizard of Ooze
Très vite, nous nous essoufflions surtout par rapport à léquilibre - batterie basse guitare / flûte vibra et Eric commença a amener des compos écrites pour lorchestration spécifique du groupe. De là, nous commencions à nous projeter dans un tout autre univers musical, et sommes parti en 2001 à la recherche dun vibraphoniste et bassiste plus « apte » à pouvoir jouer notre musique. Nous avons rencontré par chance Thierry et Claude qui avaient tous deux cette culture musicale et ce jeu si particulier. Bref ce fut la véritable naissance de la Zomb.
AmarokProg : "Herbe de Bizon" vient de sortir. Le chemin a-t-il été difficile pour aboutir
à ce premier album ?
Didier : Disons quil a été relativement « studieux ». Nous savions tous pertinemment quil y avait un énorme travail pour trouver le son du groupe, mais il fut nécessaire et il lest encore à lheure daujourdhui !
Quant à lalbum, nous avons eu la chance de pouvoir lautoproduire (en partenariat avec diverses institutions), nous sommes partis un mois en Belgique pour le réaliser. Il a été enregistré et mixé au « studio Impuls » à Herent par Stéphan Kraemer et Olivier Moyne à la réalisation artistique.
Même si maintenant nous tendons à proposer « autre chose » sur scène, nous prenons toujours autant de plaisir à réécouter ce disque qui fut un moment réellement magique, peut être du au fait quil a été enregistré « live » avec de simples ajouts de re-recording guitare, percus et samples.
AmarokProg : Un premier album, des critiques élogieuses... heureux ?
Didier : Ca fait effectivement plaisir, surtout de savoir que lon reconnaît la valeur du travail fourni et le talent de composition qua Eric car cest lui qui compose presque tous les titres dans le groupe même si un énorme travail darrangement collectif est réalisé ensuite.
Nous espérons quaprès toutes ces bonnes critiques, nous aurons dorénavant un poids plus conséquent sur la scène progressive !
AmarokProg : Le fait qu'une revue relativement diffusée comme "Crossroads" communique sur
le disque a-t-il des retombées positives en terme de vente ou de propositions ?
Didier : Je ne peux malheureusement pas ten dire plus maintenant, je nai pas fait le tour des distributeurs pour savoir à combien de ventes nous sommes actuellement, mais cest toujours bénéfique davoir une bonne chronique dans une revue qui sort en kiosque. Par contre, en terme de propositions, nous navons pas vu jusqu'à lors de réels changements même si les rares (mais bon !) festivals purement progressif connaissent dorénavant le nom du groupe.
AmarokProg : Vous vous définissez comme un cousin de Magma et de la Zeuhl ce qui n'est pas
forcément évident à l'écoute de l'album, plus accessible que ces derniers.
Comment vous inscrivez-vous dans le paysage progressif français ?
Didier : Disons que jusqu'à récemment, nous ne cherchions pas à cataloguer notre musique. Nous cherchions dabord à la jouer. Cest lors dun récent passage au Triton (en décembre dernier) que nous avons fait connaissance des rédacteurs des magazines big bang et traverses nous disant que dans le paysage progressif, nous avions une « bonne carte à jouer ». Ce milieu ne nous était certes pas inconnu, mais cest vrai que depuis, létiquette « rock progressif » nous aide pour un plan promo de qualité même si pour certain cette étiquette est un peu « poussiéreuse ». Néanmoins, nous lassumons complètement, et nous nous inscrivons plutôt dans le courant Canterbury et Rio.
AmarokProg : Pourquoi une musique purement instrumentale ?
Didier : Notre musique instrumentale nous permet davoir plus de liberté au niveau du jeu, surtout daccompagnement, mais cest certainement plus dur de convaincre un public qui manque de repères sans « voix ».
Nous essayons de faire procurer dautres sensations à lauditeur, de le déstabiliser de ce qui est totalement écrit ou improvisé. La musique de la Zomb est un voyage, et jusqu'à lors, nous navons pas senti lintérêt dy ajouter des vocaux, la musique se suffisant à elle-même.
AmarokProg : Le mélange des instruments produit un effet pour le moins (d)étonnant ! D'où
vient ce goût prononcé pour les sonorités "rares" ?
Didier : Merci de me poser cette question car comme je lai dis plus haut, le gros du travail se passe en répétition : trouver la bonne spatialisation du son avec toujours le souci de justesse, respecter ou détourner le timbre propre de chaque instrument ou encore travailler léquilibre entre la rythmique et les instruments acoustiques.
AmarokProg : De nombreux styles cohabitent pour le meilleur. Vous semblez ouverts à tous les courants...
Didier : Nous avons effectivement sur lalbum rajouté un thème joué au violon berbère (Trêve part III), ainsi quun clavier (Pyramides). Pour le reste, tout a été joué par nos instruments respectifs, dans un souci dexplorer des sonorités différentes.
Les nombreux styles abordés au long des compositions sont à la base pensés par Eric. Il compose souvent en sinspirant dun fait dactualité, la suite « la Trêve » en est lexemple le plus parlant.
Quant aux influences, nous avons tous un parcours musical riche, donc propre aux rencontres, notre musique est aussi inspirée de toutes ces expériences et voyage aussi bien dans des couleurs orientales, de lest, de lAfrique.
AmarokProg : Comme je l'ai dit plus haut, vous restez malgré tout accessibles. Est-ce une
réelle volonté de ne pas tomber dans l'expérimental à outrance ?
Didier : Nous ne cherchons pas à calculer si tel passage est trop ou pas assez expérimental, cest beaucoup plus une histoire de cur et de sensibilité. Néanmoins, le fait de rester accessible sur « la forme » est un gage plutôt gratifiant, car on peut se rendre compte après quelques écoutes que notre musique a du fond !
AmarokProg : Qu'écoutez-vous en ce moment ? Excepté Magma, quelles-sont vos influences ?
Didier : Bien évidemment King Crimson (encore et toujours), UK, Fred Frith, Shakti, Gong, Björk, Soft Machine, Yes, Astor Piazzolla, Bowie . Bref cest en réalité assez vague tout cela !
AmarokProg : Le marché du disque est en pleine effervescence, impossible de ne pas
évoquer le sujet. Quelle est votre position sur ce combat contre le
téléchargement ?
Didier : Cest avis ne tient quà moi, je pense que le combat contre le téléchargement est un faux problème, même sil faudra bien un jour réglementer un peu tout cela. Ce nest pas en assignant des étudiants au tribunal que lon réglera le problème. Il est vrai que 70 %¨des téléchargements seffectue sur les morceaux les plus vendus, reste des individus qui téléchargeront de manière réfléchie en cherchant à découvrir de nouveaux artistes pour ensuite se procurer lalbum si le morceau les a convaincu. Cest très dur dêtre en point écoute chez les disquaires, surtout dans notre créneau musical, donc internet reste à mon sens, un moyen de promotion évident pour des groupes qui se mettent en place.
AmarokProg : Avez-vous de nouveaux projets ? Des concerts en vue ?
Didier : Nous sommes actuellement en train de travailler pour une résidence qui seffectuerait dans la Marne, nous commençons à réfléchir sur la réalisation du deuxième album du groupe qui sortira au premier semestre 2006.
Pour linstant nous sommes en plein plan promo, avec surtout une recherche active pour des dates de concert. Les lecteurs pourront retrouver ces dates - jen suis persuadé - sur ton site, ou sur celui du groupe : http://www.la-zombie-et-ses-bizons.com
AmarokProg : Un dernier mot pour les lecteurs ?
Didier : Cest grâce à une forme de curiosité que lon peut découvrir des groupes tels que le notre. Nhésitez pas à venir écouter des extraits de notre album sur le site du groupe, vous pouvez vous le procurer chez les principaux distributeurs de musiques progressives (musea, cosmosmusic, the lasers edge, wayside music, syn-phonic music). Je te remercie Cyrille de nous avoir proposé cette interview.
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