Pays : France
Genre : Rock Progressif Symphonique
Dates : 1985
URL : cliquez ici
- Avis : 33 note(s) et 2 critique(s)
- Moyenne albums : 7.5
- Classement : 1331
- Consultations groupe : 13164
Article
24/04/2004
Type : entretien
Titre : ... mais il fait le maximum !
En presque 20 ans, les frères Payssan et leur formation "Minimum Vital" se sont fait une place de choix dans le paysage progressif hexagonal. Après l'expérience "Vital Duo" qui a su prolonger leur goût immodéré pour la recherche instrumentale les voici de retour avec leur nouvel album "Atlas". L'aboutissement d'un projet de longue date et la croisée des chemins pour de véritables artisans mélodistes. Le moment idéal pour faire le point avec Thierry (clavier) sur ces années de travail et sur le devenir d'un concept qui n'a rien du minimum syndical.
AmarokProg : Sept années se sont écoulées depuis l'album live "au cercle de pierre". Quelles ont été vos occupations entre temps ?
Thierry Payssan : Oui, c'est vrai que ça fait long, 7 ans, mais on ne s'est pas rendu compte du passage du temps ! Il faut dire que notre vie de musiciens est une vie "à temps partiel" car n'étant pas professionnels (c'est quasi impossible, surtout avec ce style de musique), nous sommes obligés d'organiser notre temps libre de manière très rigoureuse. Ce qui fait que le moindre projet a tendance à s'étirer dans le temps. Cela a toujours été comme ça pour nous, et nous n'arrivons pas à faire plus vite. En fait, après le "live", nous voulions entamer tout de suite la suite de "Esprit d'Amor", mais voilà, Vital Duo est passé par là, et nous a emmenés dans une toute autre aventure, avec un album et un DVD à la clé quand même !
AmarokProg : Justement, Vital Duo s'est rapidement fait une place de choix dans le paysage "progressif" français. Le premier album a d'ailleurs reçu d'excellents commentaires. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces expériences ?
Thierry Payssan : Cette expérience est vraiment importante pour nous, elle nous a en quelque sorte "révélés" à nous mêmes. Elle nous a permis de nous renouveler en profondeur. C'est vrai que Vital Duo a eu d'excellentes critiques, mais nous aurions espéré une réaction plus positive en matière de propositions de concerts. Souvent, nous avons ressenti une sorte de "méfiance" envers Vital Duo de la part de certains programmateurs de festivals par exemple. Il est vraiment difficile de sortir des sentiers battus avec l'univers du "prog", ce qui est quand même un comble !
C'est dommage, car partout où nous avons joué, les gens étaient vraiment surpris de notre prestation, de découvrir un univers musical très particulier, avec juste deux musiciens sur scène, et l'énergie qui peut s'en dégager. Bien sûr, je suis conscient aussi que notre formule peut et doit encore s'améliorer, qu'il existe des musiciens beaucoup plus doués que nous, mais franchement, il me semble que peu de formations peuvent afficher une originalité musicale de la sorte.
AmarokProg : Revenons à Minimum Vital : dans quel état d'esprit avez-vous abordé l'écriture du nouvel album "Atlas" ?
Thierry Payssan : Dans un état très différent de l'album de Vital Duo. "Ex Tempore" est une sorte d'introspection vers un univers musical intemporel. Alors que "Atlas" est en quelque sorte la suite de "Esprit d'Amor". D'ailleurs, la plupart des morceaux datent de la période qui a suivi le live, et cet album aurait dû normalement sortir en 1999 / 2000. Nous avions surtout en tête l'idée de faire mieux que "Esprit d'Amor" en essayant de clarifier davantage les arrangements, car on pensait que "Esprit" était un peu trop chargé dans ce sens.
AmarokProg : En l'écoutant, j'ai l'impression de voir la poursuite d'une quête entreprise de longue date. Les ambiances de "Sarabande" ou "Esprit d'Amor" sont prolongées et poussées plus loin encore. A l'instar de Magma nous y retrouvons notamment des chants aux verbiages inconnus mais qui, paradoxalement, nous semblent familières.
Thierry Payssan : Oui, il y a un détour par des paysages déjà explorés, mais tout n'avait pas encore été dit, c'est chose faite maintenant. En tout cas, nous voulions perpétuer un certain souffle "positif". Le langage nous aide pour atteindre cet "état de Joie". Si il semble familier, nous en sommes heureux ! C'est un peu notre "espéranto" musical.
AmarokProg : Je sais que Jean-Luc est un fan d'instruments à cordes en tous genres.
Comment les choisissez-vous lors des enregistrements ? Quels sont vos préférences et pourquoi ?
Thierry Payssan : Plus ça va, et plus nous avons envie d'utiliser des instruments acoustiques mélangés avec de l'électrique et des sons "échantillonnés". Je trouve que ça fonctionne bien dans l'album de Vital Duo. Jean Luc possède en effet quelques guitares de type mandoline, mandole, luth, cistre médiéval (pas autant qu'il le voudrait, mais c'est difficile financièrement !). Dans "Atlas", nous voulions avoir cette couleur, donc on a mis pas mal de mandoline. Nous commençons à avoir une idée assez précise de ce qu'il faut faire maintenant en terme de prise de son pour obtenir ce que nous voulons. Nous avons fait nos début "d'ingénieur du son" avec "Atlas". Je pense que dans le futur, nous pouvons aller plus loin en ce sens, et faire mieux encore.
AmarokProg : A ce propos, quel matériel utilisez-vous précisément ?
Thierry Payssan : Il y a ce cistre que Jean Luc a fait réaliser par Richard Caro, un luthier bordelais très doué. C'est un instrument particulier, vaguement inspiré d'un instrument ancien, mais avec plus de cordes (16), et plus gros. Il y a une mandoline Aria Pro (bien, mais difficile à accorder !). Pour les claviers, j'aime revenir à mes petits instruments analogiques chéris, qui me suivent depuis mes débuts, notamment le Korg Sigma, dont j'adore la flûte et le haut bois : ils ne ressemblent pas du tout à des instruments acoustiques, mais ils se placent tellement bien dans un mixage !
AmarokProg : Vu le titre du site, ce n'est pas difficile de déceler le fan de Mike Oldfield. On a souvent dû vous faire remarquer que vos approches des instruments à cordes sont très proches. Vous avez déclaré dans "Crossroads" n'avoir jamais écouté un de ses albums. Quid aujourd'hui ?
Thierry Payssan : En fait, je connais quand même un peu, même si nous n'avons pas d'albums, c'est vrai. C'est drôle d'ailleurs, que nous soyons passé à côté dans notre adolescence. Je pense que Mike Oldfield est un musicien et compositeur très doué. Ses mélodies sont très belles, et il parvient à un fusion très personnelle entre musique traditionnelle et "rock". Mais j'ai aussi entendu des choses qui me plaisaient moins. Mais il a fait tellement de choses, et je n'en connais qu'un petite partie, notamment "Omadawn", peut - être un peu moins populaire que "Tubular bells", mais que je trouve encore plus intéressant musicalement. Je possède une vidéo VHS d'un concert qui doit dater de la fin des années 70, en plein air, avec plein de musiciens sur scène, dont Pierre Morlen (Gong). Ce concert est fantastique (ndr : il s'agit du live à Knebworth en 1982 effectivement fabuleux) ! La comparaison avec Mike Oldfield est fort flatteuse de toutes façons. Jean Luc a un jeu et un phrasé de guitare très personnel, c'est peut être ça qui peut évoquer Mike Oldfield. Mais nous ne prétendons pas nous comparer avec une telle pointure !
AmarokProg : La technologie aidant, abordez-vous la musique sous un angle différent ?
Thierry Payssan : Mmm. Oui, un peu ... Mais je ne veux pas me laisser dominer par la technologie, ou plutôt, céder en permanence à ses "chants de sirènes". L'environnement nous pousse en permanence à changer, à "bouger". Nous vivons dans cette course folle dominée par l'idéologie du "bougisme". Je trouve ça stupide. C'est une fuite en avant qui trahit en fait notre angoisse existentielle, et surtout le fait que l'avenir de notre monde est plutôt sombre, avec l'ultra capitalisme planétaire qui nous mène tout droit dans le mur. Nous réagissons à ça avec une frénésie de consommation en tout genre, et avec cet aveuglement de la nouveauté pour la nouveauté. Moi, je n'aime pas le changement. J'aime explorer certaines pistes, mais avec raison et modération. Je n'ai pas de téléphone portable, pour prendre un exemple, et je n'en veux pas ! Si un matériel me convient, je ne vais pas en changer tous les quatre matins. Car on finit alors par oublier le but qu'on s'est fixé au départ avec un outil donné, et l'outil finit alors par devenir lui même son propre objet. C'est un point de vue philosophique, mais c'est comme ça que je vois les choses.
AmarokProg : Quel message souhaitez-vous délivrer au travers des titres de "Atlas" ?
Thierry Payssan : Plus le monde devient sombre et stupide autour de nous, plus, par réaction, Jean Luc et moi avons envie de puiser à une source de Joie intérieure. Nous serons sauvés par la Joie, et pas autre chose. La Joie, au sens spirituel, nous parle de ce "quelque chose" lumineux dont nous sommes issus, et dont nous gardons une espèce de nostalgie, de souvenir perdu. C'est le fameux "éden" dont parle la plupart des religions sur cette terre. Nous essayons, à notre niveau, et sans prétention, d'aller à la rencontre de cette source, par la musique.
AmarokProg : Quel titre vous a demandé le plus de travail et lequel vous semble le plus abouti ?
Thierry Payssan : Voyons ... Un album représente toujours beaucoup de travail. Nous sommes assez contents d'"Icarus", avec cette fin répétitive, et tous les instruments qui tournent en boucle. "Saltarello", aussi, je trouve que les arrangements sont simples et ne fonctionnent pas trop mal. Mais il est difficile pour nous d'être toujours pleinement satisfaits d'un travail. Heureusement, en un sens, c'est ce qui nous pousse à progresser, et essayer de faire mieux à chaque fois.
AmarokProg : Comment se passe le travail (composition, interprétation) avec les autres membres du groupe ?
Thierry Payssan : Bon, on amène quasiment tout avec Jean Luc (compos, basse, voix). Les bases des morceaux proviennent soit de choses individuelles, que nous "triturons" à deux, ou bien de séances de travail, toujours à deux, où nous développons des choses ensemble, avec une bonne part d'improvisation. Mais ensuite, une fois que les parties sont "distribuées", tout le monde apporte son grain de sel. Sonia a souvent pas mal d'idées sur les harmonies, et elle a une super oreille, mieux que les nôtres en fait ! Elle trouve naturellement des tas de pistes pour amener des arrangements. Didier quant à lui est un très bon batteur. Il a ce petit grain de folie en plus d'une grande précision et une grande technique. C'est un des meilleurs batteurs de la région bordelaise.
AmarokProg : Le rock progressif semble trouver un second souffle depuis quelques années. La France ne déroge pas à la règle. Qu'en pensez-vous ?
Thierry Payssan : Oui, il y a une scène, une activité réelle, c'est vrai. Mais on ne me sortira pas de l'idée que nous sommes quand même dans une impasse. En effet, l'émergence du rock progressif à l'origine est intimement lié aux conditions historique, sociale et culturelle qui ont permis son éclosion. Tout ça n'existe malheureusement !) plus du tout aujourd'hui. Nous sommes plongés dans le caca intégral, je suis désolé de le dire. Notre époque est misérable sur le plan culturel et nous assistons à une incroyable confusion des valeurs. Tout est mélangé avec du n'importe quoi, et la beauté côtoie le néant le plus absolu (je n'ai pas besoin de citer de noms, il suffit d'allumer sa télé pour comprendre ce dont je veux parler). Donc, en quelque sorte, cela n'a plus de sens de revendiquer cette étiquette. Dans le même temps, et c'est paradoxal, nous sommes fortement tentés, pour ne pas dire obligés, de le faire, car c'est notre seule "bannière", notre seul moyen d'obtenir une quelconque reconnaissance, fût elle minime. En plus, se greffe à ça le fait que la plupart des musiciens 'prog' manquent cruellement d'originalité dans leur compositions. Il y a de très bons musiciens, c'est indéniable, mais nous avons été plongés depuis tellement longtemps dans un "bain" musical historique si dense, que nous avons du mal à éviter de copier, et ressortir en permanence les mêmes clichés (surtout si ils sont mal assimilés).
AmarokProg : La presse dîte spécialisée pose un regard assez méprisant sur le genre musical (à l'exception notable de la revue "Crossroads"). Pourtant de nombreux groupes plus "commerciaux" s'inspirent sans le revendiquer de King Crimson, Pink Floyd ou autres. Qu'en pensez-vous ?
Thierry Payssan : C'est vrai que le regard de la presse sur le rock progressif des années 70 est carrément scandaleux. Il y a un parti pris résolument malhonnête du point de vue intellectuel. Je comprend que certains critiques de rock puissent trouver un intérêt au mouvement punk et au rock'n 'roll à 3 accords pour leurs qualités "rebelles", ou l'énergie qui s'en dégage, mais comment peut on se permettre de passer sous silence ou pire de cracher sur l'extraordinaire apport musical de groupes comme YES ou GENESIS ? Cela relève de l'intégrisme intellectuel et d'une mauvaise fois monstrueuse ! Le punk, à côté de ce patrimoine musical, c'est quand même de la gnognote ! Il est maintenant amusant de constater effectivement que certains groupes qui marchent puisent certaines de leurs influences dans cet héritage. Ce qui est dommage, c'est qu'ils ont de la peine à l'avouer. Je crois que c'est peut être dû en partie au fait que ce qui reste aujourd'hui du rock progressif n'est pas très reluisant, et donc ils ont du mal à avouer cette filiation. Je vais encore me répéter, mais la plupart des musiciens qui se réclament aujourd'hui du prog sont plein de bonnes intentions, mais n'ont pas su renouveler le genre, et me font penser plutôt à des fans qui se font plaisir qu'à de véritables créateurs. Ne rêvons pas, il n' y a pas à l'heure actuelle des gens de la trempe de la génération des 70's. Des Ian Anderson, des Christian Vander, et tant d'autres ... Cette époque est révolue. Je comprend donc un peu que des groupes comme Porcupine Tree, ou Radiohead, qui ont su eux créer un univers très personnel et cohérent, aient quelques difficultés à parler de leur rapport avec le rock progressif.
AmarokProg : Qu'écoutez-vous habituellement ?
Thierry Payssan : Des choses variées, qui vont de la musique contemporaine (Alain, Messiaen), médiévale, baroque (la liste serait trop longue !), à la chanson française (Nougaro par exemple). Bien sûr, nous avons une belle collection de disques de rock progressif des années 70 !
AmarokProg : Question rituelle ici, quels sont vos cinq albums progressif de chevet ? Et vos cinq albums non prog' ?
Thierry Payssan :
1 - "Relayer" de YES, car c'est le premier que nous avons découvert, à 14 ans, et qui nous a ouvert les yeux sur des horizons infinis !
2 - "Trespass" de GENESIS (mais j'aurais pu citer tous les autres !)
3 - "Island" de KING CRIMSON (cet album est souvent négligé et ignoré, mais je trouve que c'est le plus original, le plus envoûtant surtout !)
4 - "Haï" de MAGMA (double album live de 1975 - c'est un des premiers que nous avons écouté, et ça a été une claque monstrueuse !)
5 - "Climage" de Philippe CAUVIN (le premier album de ce compositeur - guitariste - chanteur bordelais va enfin être réédité chez Musea en CD, et nous sommes fiers avec Jean Luc d'avoir pu contribuer à cette réédition. Sa musique est pour nous parmi ce qu'il y a de plus beau, de plus envoûtant, de tout ce que nous avons pu entendre dans notre vie, pas moins !)
J'aurais pu citer des centaines d'autres références, mais comment faire un tri parmi tous les chefs d'uvres de ces années là ?
Pour les "non prog" :
1 - "Il Ballo Del Ingrate" (le bal des ingrates) de Claudio Monteverdi (1608) par l'ensemble "les arts florissants" chez Harmonia Mundi
2 - "L'uvre pour orgue de Jehan Alain (1911 - 1941)", joué par Marie Claire Alain, chez Erato
3 - "Les Chants Du Cur" de Antoine Tomé (1er album de 1977 de ce chanteur / poète inclassable injustement méconnu, réédité en CD chez Moshé Naïm)
4 - "Rosensfole" de Jan Garbarek (d'après des chansons médiévales norvégiennes) chez ECM (1989)
5 - "Revolver" des Beatles
Là encore, difficile de faire un tri parmi des centaines de disques, j'aurais pu tous les citer !
AmarokProg : Quel sont vos projets à venir ?
Thierry Payssan : Nous commençons à être sérieusement motivés pour donner une suite à Vital Duo, mais avec une nouvelle orientation musicale. Certaines compositions commencent à émerger. Il y a aussi l'album de Jean Luc, commencé il y a pas mal d'années, qu'il faut terminer. Il devrait être très intéressant !
AmarokProg : J'ai entendu parler du projet lancé par le magazine Colossus. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Thierry Payssan : Oui, ce projet est en cours. Il s'agit d'un concept album sur le thème de l'Odyssée, qui réunit 9 groupes, chacun devant illustrer un chapitre de l'histoire par un morceau de 20 à 25 mn. Le morceau est écrit, et nous avons prévu de démarrer l'enregistrement au mois de juin. Tout doit être terminé pour fin 2004, et le disque devrait sortir début 2005. Nous avons accepté de participer à ce projet car nous n'avons pas l'habitude de travailler sur de telles longueurs pour un morceau, et nous avons pensé que c'était un moyen de marquer une pause avant d'entamer autre chose.
AmarokProg : Allez-vous ressentir le besoin de fusionner Vital Duo et Minimum Vital à l'avenir afin d'obtenir quelque chose de "différent" ?
Thierry Payssan : Je crois que c'est ce qui va se passer. Il semble que ce soit la meilleure solution. Minimum Vital va sans doute changer de visage et entamer une nouvelle phase et expérience musicale.
AmarokProg : Un dernier mot pour les lecteurs ?
Thierry Payssan : Surtout merci aux personnes qui nous envoient de temps à autres des messages d'encouragement. Tout ça doit rester humain avant tout. La musique est affaire d'émotion au départ, pas de bizness !
Encore un grand merci à Thierry pour avoir bien voulu répondre à ces questions et longue vie au nouvel album "Atlas", chaudement recommandé !
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