Bye bye 2013 ! Alors que les dindes survivantes aux folles gloutonneries dhumains ivres de lendemains qui chantent et poussant à la cantonade « Les Sardines » (de la volaille au poisson il ny a quun plat) auront sans aucun doute loccasion de remettre prochainement leurs plumes en jeu et que les festivités délurées de cette fin dannée bancale sannoncent si joyeuses devant lépaisseur dune apocalypse programmatique, je me demande une fois encore comment tout cela a-t-il pu passer si vite ? Comme si le temps était un ruban élastique (rayer la métaphore pré-pubère de la liste des élucubrations)... Or donc, voici venir 2014 et son lot despoirs, de bonnes résolutions, et son cortège didées géniales qui ne demandent quà être raturées faute de temps, de volonté et plus si affinités. Cest le temps du rétroviseur. Quon se le dise. Cet appel au crime, ce « vas-y que je te pousse » transformé en sélection non naturelle parfaitement subjective et prétentieuse va donc être porté à lincandescence mégalomaniaque par votre serviteur. Le buffet est avancé, thermostat 12. Mettez les coupes au frais.
1. Quoi de neuf AmarokProg ?
Dans ce déluge de miel et de fiel, pourquoi ne pas commencer avec soi même ? Une fois nest pas coutume. A chaque année son refrain habituel, ses orties, ses pommades magiques. Pas le temps de changer le site (le changement cest Plutarque comme disait le tonnelier Diogène). Le site poursuit malgré tout son bonhomme de chemin cahin-caha, avec ses traits vieillissants, martyrisé de rhumatismes technologiques galopins dus à une obsolescence avancée. Pauvre vieux ! Faudra-t-il le faire piquer ? Mais avant den arriver là, le comité éditorial, la régie, la technique, et toute la fine équipe dAmarokProg concentrée en mézigue (ma schizophrénie me fait signe quelle va très bien) tient une fois encore à vous remercier pour votre bon goût et votre pertinence. Preuve en est si vous lisez ces lignes. Bref, cette vieille carne dAmarokProg arbore fièrement ses 11 années d'existence cahoteuses, caverneuses, souffreteuses et pour tout dire aphteuses en excluant toute idée de « ripolinage », tirage de peau ou de traitement rajeunissant à base de photoshop concentré en tube tels que certains artistes auto-proclamés pourraient lenvisager (calmez-vous chère Carla, je ne donnerai aucun nom). Rien à voir ! Et quitte à en perdre la voix (rassurez-vous Carla, je ne donnerai aucun nom deux fois), les chiffres parlent deux même.
Depuis 2003, AmarokProg cest quand même :
- près de 17 millions de pages consultées
- plus de 3.5 millions de visiteurs
- plus de 1100 chroniques rédigées
- plus de 130 articles originaux
- plus de 1700 actualités
- près de 8500 artistes et plus de 45.000 albums référencés
- plus de 3000 inscrits
AmarokProg poursuit donc son chemin et bla, bla, bla, bla... [discours censuré pour communicants dégoulinants d'auto complaisance]. Merci donc à vous toutes et tous pour votre fidélité et lintérêt que vous portez au site ! Santé !
Rideau.
2. Quid de cette année 2013 ?
Et comme chaque année, nous ferons, en vieux réflexe arbitraire, ce copier-coller de la précédente, la déjà lointaine, la presque oubliée 2012. Nous évoquerons à loisir, mes amis, les hauts faits de l'année écoulée sans éviter d'évoquer les éternels grincheux, ni les grincheuses, car la chicane, dans son trou paumé, nest pas regardante. Ceux qui ne sont jamais contents, les mêmes pour qui tout sonnait mieux avant... avant la guerre, avant Tchernobyl, lhiver ondoyant, les invasions barbares et les sauterelles affamées, avant les dinosaures vautrés à l'ombre de volcans bipolaires. Rappelle-toi Barbara, on écoutait sans cesse King Crimson ce jour-là. Mais le Roi est mort alors... Et puis, mon ami, 2013 tire sur la corde, à sa fin. Au bout du compte les comptes se font moins alertes qu'en 2012, alors que 2012 déjà, se faisait pâlichonne comparé à 2011, une année bien inférieure à 2010 qui elle, navait pas la carrure de 2009. Cette chère 2009 qui rétrogradait vis-à-vis de sa petite voisine 2008 finalement pas au niveau de 2007 qui elle... elle... par pitié ! Les tristes figures peuvent toujours se rincer aux années 70, aux années 60 ou à linvention de la gamme tempérée, samuser à remonter jusquà la gamme pythagoricienne, diviser les octaves en intervalles chromatiques comme la Mère Noël découpe, seule, sa bûche avec son opinel en acier froid en attendant le retour du Père. S'il se décide. Cela ny changera rien ! Et 2013 agonise un peu plus alors... musique !
Quoi quon en dise dans les salons fréquentés par cet esprit de parisianisme funambule et noctambule, 2013 aura quand même fourni quelques albums bien tranchants, saignants, défrisants, planants, emballants, décoiffants et même parfois gonflants (si, si) à grands coups de metal, de space rock, de post rock, de jazz rock, de krautrock, de prog rock, hard rock, heavy rock, néo prog rock et de rock ! Et puis d'abord, le rock, cest quoi ? Entre Obispo ou les Beatles, le fromage ou dessert, l'intégrale de Nietzsche ou de BHL, choisis ton camp, mon ami.
Cette année est pourtant une étonnante exception à cette règle voulant que lon retrouve plusieurs uvres dans un panier garni du plus bel effet. Raté ! 2013 sort du lot ou plutôt, son album phare échappe à la longue liste de ses poursuivants. Lâché en début dannée, ce qui nest pourtant pas un avantage, le fils prodigue à géométrie variable qui barbote le genre depuis plus deux décennies, minaudant ici « vive le rock progressif », et là « je ny touche pas, merci j'ai déjà mangé ce matin » a livré son grand uvre, son magnum opus comme diraient les adeptes du quartier latin. Qu'on se le dise, STEVEN WILSON, car cest de lui dont il sagit, a donc commis ce « The Raven That Refused To Sing » et convoqué à ses agapes musicales un son seventies moderne, tel un oxymore à six têtes, sur fond despiègleries fantastiques dérivées dun Edgar Poe aussi inspiré que les splendides artworks qui accompagnent la bête. Après 25 ans de carrière, Wilson trouve encore le moyen davancer avec ce chef duvre absolu. Interlude : après cette outrecuidante dernière séquence, comptabilisons les lecteurs perdus, désolés qu'un artiste aussi « établi » emporte pas moins de sept prix (histoire d'enfoncer le clou). Quelle effronterie ! Quelle honte ! Je vais donc me cacher sous les cris d'orfraie.
Mais pas trop longtemps.
Car 2013 na pas tourné quautour des pieds déchaussés de Steven Wilson (son petit TOC sur scène). Dautres valeurs sures sont venus garnir le rang des belles réussites annuelles : SPOCKS BEARD (quelle idée, encore) avec son plus que charmant « Brief Nocturnes and Dreamless Sleep » prouve quune vie après Nick DVirgilio est aussi plausible que survivre au départ du père Morse, d'autant plus que ce dernier a saisi dans ce disque l'occasion de remettre un pied dans la « famille ». What else ? Plus au nord, AIRBAG et son exquis « The Greatest Show on Earth », petite douceur à consommer sans modération, et à l'est, RIVERSIDE qui prouve une fois de plus sa créativité renouvelée avec « Shrine of New Generation Slaves ».
Point virgule.
Ces quatre là tiennent le haut du pavé mais la suite na rien dun cumul damateurs moribonds : THE FLOWER KINGS, SIGUR ROS, MOON SAFARI, MAGENTA, THE TANGENT, NEMO, BIG BIG TRAIN, HAKEN, KINGBATHMAT, DAYS BETWEEN STATION, AMPLIFIER, NOSOUND, EDISON'S CHILDREN ou KLAUS SCHULZE ont donné de quoi passer lhiver planqué, bien au chaud. Peu de bizuts marquants si ce nest SOUND OF CONTACT (avec le fiston de Phil Collins), LIFESIGN et WISDOM OF CROWDS.
Notons également quelques DVD et Blu-ray hauts en couleur (ANATHEMA, STEVE HACKETT, RUSH, FLYING COLORS, HOSTSONATEN, DREAM THEATER, NEAL MORSE, DEEP PURLE), un gros concentré dalbums mi figue, mi raison (DREAM THEATER, LONG DISTANCE CALLING, T, JOLLY) et quelques plantages en règle (DJAM KARET, LEPROUS, JAMES LABRIE) et le compte y est.
Seul le temps nous dira si dans cette flopée de belles choses, certaines parviendront à gravir les marches nécessaires pour devenir ces fameux « classiques » intemporels que l'on affectionne. Quoiquil en soit, cette belle brochette dalbums confirme, si besoin était encore, la vitalité dun genre protéiforme.
Avec huit albums dans le classement annuel, lEurope (et les pays du Nord en particulier) prouve une nouvelle fois que le vieux continent n'est pas incontinent et décidément très performant quant il sagit de se frotter à un genre quil a créé.
Entre joies et peines (et tous les autres grands disparus), 2013 sachève sur une coda annonçant déjà le retour dun printemps musical riche en rebondissements : Transatlantic, Alan Simon, Flying Colors, Lunatic Soul, Yes et les retours déjà programmés de King Crimson et Mike Oldfield, rien que ça !
Le mélange des genres, des anciens et des nouveaux. Pourvu que lon regarde droit devant.
Au suivant !
Palmarès AmarokProg
Évidemment, le principe des bilans est de ne retenir que le meilleur de la période écoulée, mais les déceptions sont également légion et pas forcément étrangères.
Les 10 albums 2013 (studio) - catégorie Rock Progressif
- Steven Wilson : The Raven That Refused To Sing (Angleterre) (lire la chronique) - Spocks Beard : Brief Nocturnes and Dreamless Sleep (États-Unis) (lire la chronique) - Airbag : The Greatest Show on Earth (Norvège) (lire la chronique)
Le Sacre du Travail & LÉtagère du Travail (The Tangent) Wisdom Of Crowds (Wisdom Of Crowds) Le Ver est dans le Fruit (Nemo) The Kiss of Spirit and Flesh (Leafblade) English Electric, part II (Big Big Train) The Mountain (Haken) Overcoming the Monster (Kingbathmat) Inner Island (Fabrice Bony) In Extremis (Days Between Stations) Men Singing (Henry Fool) Shadowlands (Klaus Schulze) Origin #2 (Solar Fields) A Feast of Consequences (Fish) - A Billion Years of Solitude (Sky Architect) Dream Theater (Dream Theater) Echo Street (Amplifier) Afterthoughts (NoSound) The Flood Inside (Long Distance Calling) - Genesis Revisited Live (Steve Hackett) Rush Live (Rush) Black Sabbath (13) Live Momentum (Neal Morse) Grandine Il Vento (Renaissance) Protocol II (Simon Phillips) In Concert (Dead Can Dance) Universal (Anathema) Tomorrows Harvest (Boards of Canada) The Final Breath Before November (Edison's Children)
A la rigueur...
Who's Gonna Save the World? (Wolfspring) - The Audio Guide to Happiness (Part 2) (Joly) And Ill Scratch Yours (Peter Gabriel) Darkness In A Different Light (Fates Warning) Crash (Elora) Gone Through Years (Cyril) Dancer and the Moon (Blackmores Night) Pain in the Jazz (Richard Hallebeck) Asymmetry (Karnivool) By the Third Sea (Vinc2) 8 (Taipuva Liuotisuora)
Sound Of Contact avec Dimensionaut (Canada 1er album) (lire la chronique)
Wisdom of Crowds avec Wisdom of Crowds (Angleterre 1er album) (lire la chronique) Lifesigns avec Lifesigns (Angleterre 1er album)
Eric Gillette avec Afterthought (États-Unis 1er album)
Retour 2013
Camel (Angleterre) après 11 ans dabsence avec la version 2013, revue et corrigée de leur album phare, « The Snow Goose ». Welcome back Andy !
Henry Fool (Angleterre) après 12 ans de silence avec « Men Singing »
Boards of Canada (Ecosse) après 8 ans de silence avec « Tomorrows Harvest »
Steven Wilson avec son album solo (The Raven That Refused to Sing), sa collaboration au quatrième album de Blackfield (IV), un DVD (Drive Home) et ses nombreux travaux de remasterisation (XTC et lun des pilliers du rock progressif, Close To The Edge de YES).
Notons que Mike Portnoy (Neal Morse band, The Winery Dogs, Transatlantic et une dizaine d'autres choses) et Pete Trewavas (Marillion, Transtlantic, Edison's Children) ne sont pas en reste !
Prix de la chanson ou single
Drive Home (Steven Wilson) - The Raven That Refused To Sing (lire la chronique)
Something Very Strange (Spocks Beard) - Brief Nocturnes and Dreamless Sleep (lire la chronique) Isjaki ((Sigur Ros) - Kveikur (lire la chronique)
Prix de linstrumentale
Luminol (Steven Wilson) - The Raven That Refused To Sing (lire la chronique)
Cosmic Distance Ladder (Sound of Contact) - Dimensionaut (lire la chronique)
Prix du gros morceau bien dodu (8 minutes minimum au garrot) :
Surveillance (Airbag) - The Greatest Show On Earth (lire la chronique)
The Watchmaker (Steven Wilson) ) - The Raven That Refused To Sing (lire la chronique) The Resurrected Judas (The Flower Kings) - Desolation Rose (lire la chronique) Waiting For Me (Spock's Beard) - Brief Nocturnes And Dreamless Sleep (lire la chronique) Möbius Slip (Sound of Contact) - Dimensionaut (lire la chronique) Cockroach King (Haken) - The Mountain (lire la chronique)
Prix du morceau au-delà du raisonnable :
Silhouette (Edison's Children) - The Final Breath Before November avec ses 67 minutes au compteur !
Prix du clip vidéo 2013 :
Drive Home (Steven Wilson) par Jess Cope - The Raven That Refused To Sing (lire la chronique)
Prix du projet venu de l'espace (et qui devrait y retourner)
Ponder the Mystery (William Shatner & CIRCA)
Les 10 albums 2013 catégorie Folk / Rock & autres
- Paula Cole : The Raven (États-Unis) (lire la chronique) - John Fogerty : Wrote a Song For Everyone (États-Unis)
- Bernard Lavilliers : Baron Samedi (France)
The Winery Dogs (The Winery Dogs) - New (Paul McCartney) - Heaven Sent (Maggie Reilly) - Bridges and Stone (Kosmoratik) The Hobbit - The Desolation of Smaug OST (Howard Shore) Gravity OST (Steven Price) - IV (Blackfield) Feels Like Home (Sheryl Crow) The View From Here (Kyle Eastwood) Unstoppable Momentum (Joe Satriani) Yes, Its True (The Polyphonic Spree) Square Eyes (Yodelice) Epic OST (Danny Elfman) - The Golden Age (Woodkid) The Diving Board (Elton John) - The Conversation (Texas) Spitfire (LeAnn Rimes) Nadur (Clannad) - Live at Rome Olympic Stadium (Muse) Aims (Vienna Teng) The Next Day (David Bowie) Racine Carée (Stromae)
A la rigueur
Random Access Memories (Daft Punk) Drive (Anneke van Giersbergen) Hidden Tension (Von Pariah) Together Alone (Alex Hepburn) The Big Dream 5David Lynch) Moon Landing (James Blunt) Be (Beady Eye) Reflektor (Arcade Fire)
Bof
De Palmas (De Palmas)
Les flops
Toute la clique habituelle (Bruni, Obispo, Pagny et consorts) !
Révélation / confirmation de l'année 2013
The Winery Dogs avec The Winery Dogs (États-Unis 1er album) (lire la chronique)
Retour 2013
Clannad (Irlande) de retour avec Nádúr 15 ans après Landmarks.
Paula Cole - Eloise (Raven) (lire la chronique) John Fogerty Mystic Highway (Wrote A Song For Everyone)
Bernard Lavilliers Vivre Encore (Baron Samedi)
Deep Purple - Above and Beyond (Now What?!) (lire la chronique) Daft Punk Get Lucky (Random Access Memories) (lire la chronique) Polyphonic Spree You Dont Know Me (Yes, Its True) (lire la chronique)
Les blu-ray / dvd 2013 (toutes catégories confondues)
- Anathema : Universal (Angleterre) (lire la chronique) - Steve Hackett : Live Hammersmith (Angleterre)
- Neal Morse : Live Momentum (États-Unis)
La suite, dans lordre ou le désordre (au choix) :
- Marillion : Brave 2013
- Deep Purple : Perfect Strangers Live 1984
- Flying Colors : Live in Europe (lire la chronique) - Rush :Clockworth Angels Tour
- Rolling Stones : Hyde Park Live
- RPWL : A Show Beyond Man and Time
- Clive Nolan : Alchemy Live
- Dream Theater : Live at Luna Park
Concert 2013
Peter Gabriel - So 25th anniversary
Steven Wilson
Neal Morse + Flower Kings
Et voilà !
En guise de conclusion je ne peux ajouter que mes vux de bonheur et de santé pour 2014 : qu'elle puisse être meilleure encore que 2013. Le monde ne tourne pas autour de la musique, c'est bien la musique qui tourne autour du monde. Et n'oubliez pas quil vaut mieux penser le changement que changer le pansement !
AmarokProg - Rock, Folk, Rock Alternatif, Metal, Prog Rock, Hard Rock, Blues, Bluegrass, Jazz, Celtique... le webzine musical avec albums, groupes, discographies, critiques, videos et extraits...