Titre : Des chats morts flottent à la surface de leau.
Après laventureux volume 2 (le plus progressif avec Third), le groupe se retrouve dans les docks de Londres pour enregistrer la bande son dun happening étrange : danciens gymnastes de larmée et des danseurs de ballet dansent sur une structure à étage construite pour loccasion !!! L'ingénieur du son des Soft, Bob Woolford, a sélectionné des extraits de concerts pour en extraire ces boucles sonores. Cest dans une ambiance sordide et déprimante (des chats morts flottent à la surface de leau), que le groupe enregistre de courts extraits de musique, sur fonds de "tape loops" mêlées dans une réverbération glauque. Et le résultat est étrange, et radical, comme on peut sen douter !!! Exhumé par le label Cuneïform, Spaced (oui cest space !) servira de point de départ dans lélaboration de Third. Et dire que cest dans ce contexte que le groupe intégrera une section de cuivres ! Drôle dhistoire !!!
"Part 1" et "Part 2" évoluent dans la même atmosphère floue et malsaine : on assiste à une véritable messe noire peuplée de murmures, de vomissements d'orgue. Les doigts du sorcier Hopper réveillent les fantômes et les spectres qui hantent les lieux, emplissant lair de leur mouvements liquides. "Part 2" servira de riff de base à langoissant "Facelift" et "Part 3" est un mélange de loops qui constitueront le riff de lhypnotique "Eamonn Andrews".
"Part 4", qui ne dure pas moins de 30 minutes, est inaudible : on doit résister à lassaut dun moustique assoiffé de sang pendant tout ce temps. La boucle est insoutenable, et, comme si cela ne suffisait pas, des voix mutantes et outre tombales viennent émerger de cet univers infernal. La bande son idéale de votre pire cauchemard !
"Part 5" est un instrumental méditatif, d'unbe mélancolie poignante. Porté par la chaleur du piano électrique de Mike, le saxo de Brain Hopper, à grand renfort de wah-wah, se répands en larmes. La batterie de Wyatt, pour appuyer le sentiment de nonchalance désoeuvrée, brouille les repères en assurant une rythmique décalée, tressautante et désincarnée.
Sur "Part 6", le groupe se livre à une expérience surprenante. Après une intro évoquant celle de "Virtually", la bande magnétique de "We did it again", est découpée en fragments de manière totalement anarchique. Ces extraits, catapultés à la face de lauditeur par un solo de batterie déchirant, sont soumis à de multiples accélérations/décélérations. Etrange, et ... hilarant, tout simplement !!!
"Part 7" est une sorte de valse, de berceuse désespérée qui me transperce le coeur à chaque écoute. Je ne parlerai pas de soupirs, cette fois-ci, mais de feulements, de ronflements, pour décrire le son dorgue à la fois solennel, étouffé et lancinant dun Mike en pleine lévitation. Une tristesse infinie se dégage de cet instrumental minimaliste qui vous laisse seul face à vous même, infiniment seul ! Puissant !!!
Pour conclure disons que ces enregistrements intéresseront avant tout les amateurs de musique expérimentale et que l'intérêt documentaire de Spaced est non négligeable. En effet, les tendances expérimentales du groupe sont ici poussées dans leurs derniers retranchement. Quelques moments de grâce émergent dun ensemble tourmenté, à forte dominante minimaliste, et qui préfigure déjà les travaux les plus exigeant de maître Hopper (Cf 1984).
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Track-list de Spaced
1. Spaced One (12:05) 2. Spaced Two (7:36) 3. Spaced Three (2:56) 4. Spaced Four (32:10) 5. Spaced Five (4:16) 6. Spaced Six (4:10) 7. Spaced Seven (3:53)
Total Time: 67:10
Line-up de Spaced
- Hugh Hopper / bass - Mike Ratledge / electric piano, organ - Robert Wyatt / drums - Brian Hopper / saxophones
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