Même si le contenu de cet album est relativement prévisible, mis à part deux titres, il est probablement le plus abouti du groupe, à la fois très inspiré, très fort sur le plan mélodique et le plus peaufiné sur le plan des arrangements et de la production en général.
Clive Nolan a intégré pas mal de nouvelles textures de claviers, plus chaudes et plus réalistes et Barrett a apporté le plus grand soin aux parties vocales. Il est d'ailleurs soutenu cette fois-ci par plusieurs choristes : Tina Riley et Tracy Hitchings, Simon Clew, sans parler de la performance de deux chanteurs d'opéra : Gwen Ross et Anthony Plowman ! Ces deux derniers et Clew interprètent d'ailleurs le morceau-titre très surprenant : une sorte de pièce de bel canto sombre et théâtrale, interprétée en italien et orchestrée par Barrett lui-même, un morceau qui sert effectivement d'ouverture ! L'autre petite surprise est une courte pièce encore une fois basée sur les claviers avec de la cornemuse, d'inspiration écossaise, le très joli "the pursuit of excellence".
Le reste est plus typique du groupe, dans la même veine que les albums précédents, avec 5 pièces de 6 à 13 minutes. A côté des plus enjoués "as good as gold" et "master of illusion", on a un morceau plus mélancolique et touchant, "paintbox" et puis le curieux "guardian of my soul",où le refrain est particulièrement entraînant mais où on a deux parties instrumentales aussi étranges que complexes sur le plan rythmique. Le sommet de l'album est probablement the shadow (9:55), un sommet de finesse et de classe, avec des influences classiques, une pièce relativement sombre, mélancolique et très belle en même temps.
Comme on l'a dit, ce ne sont pas toutes ces parties vocales particulièrement inspirées et brillamment interprétées qui empêchent les musiciens de briller Barrett possède un son magnifique et décolle littéralement en plusieurs occasions, il est particulièrement éblouissant sur le final de "master of illusions", un pièce en trois parties, la principale plutôt enjouée suivi d'une section très planante et enfin d'une apothéose finale où ne peut s'empêcher de penser à "Dark side of the moon" et à David Gilmour.
"The masquerade overture" est donc un classique, dont le livret illustré encore une fois par Simon Williams inspiré par la Comedia Del' Arte est aussi son travail le plus achevé. Comme on dit : "S'il ne fallait en garder qu'un ".
NB : Il existe une version hautement recommandable comportant un CD single en bonus. L'intérêt en est, mis à part les deux versions single, mais la version réenregistrée, plutôt acoustique, d'une partie de "the shadow", avec des vocalises de soprano et un long inédit lent de 7 minutes, "schizo", qui rappelle encore le Pink Floyd récent.
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