Loin des clichés et des mauvaises langues qui habituellement attribuent au prog des intentions macabres, sombres, trop philosophico-prise de
têteuse, un certain attentisme qui marginalise les productions du genre, nous avons là un album plein de fraîcheur, très rock'n prog mais avec une
certaine retenue pour les effets de sons. On ne sent aucune compétition entre les instrumentistes et au contraire une parfaite harmonie, un ensemble
qui fait corps : bref, tout ce côté nouveau du prog (néo-prog) qui en fait une musique somme toute à la portée de tous les publics. Et c'est tant
mieux. Qui veut découvrir le prog moderne en douceur sera certainement enchanté par «One». Les vieux loups du prog regretteront peut-être, eux, ce
côté trop moderne, trop bien fini, bien produit, net sans tâche et sans bavure de ce Neal Morse. On est loin des envolées lyriques et des semblants
d'improvisations des années '70.
Ce que d'aucun, dont je fais partie, pourraient reprocher à cet album, c'est justement son côté un peu lisse techniquement par rapport au concept du
prog à sa naissance. Par contre au niveau de la durée des morceaux, on est bien dans la lignée prog avec des titres articulés en mouvements qui
racontent une histoire en variant tempos, montées en régime, moments d'apaisement et relances spatiales accompagnées de brefs mais brusques
silences.
En conclusion, un album à mettre entre toutes les mains, facile d'accès mais suffisamment prog en même temps. Durée exceptionnelle de 79:55 : Qui dit
mieux ?
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