Beaucoup de choses ont été dites sur cet album : insupportablement mou pour certains, très grand album pour d'autres, le disque est controversé. Premier boulot solo pour Gilmour depuis « About Face », qui n'était pas une grande réussite, « On an Island » marque le retour de celui que je considère comme le plus grand guitariste au monde.
Depuis « The Division Bell », très bon album quoi qu'en disent les détracteurs « Watersiens », Pink Floyd s'est séparé et n'a rejoué que lors du Live 8, symbole de la réconciliation entre deux égo un peu trop forts. Le bonheur était de courte durée, mais marquait un tournant dans l'histoire de leurs relations, à défaut que cela se répercute sur le groupe...
Car le Floyd n'a plus jamais sorti d'albums par la suite, tout espoir ayant été réduit à néant lors de la mort de Rick Wright fin 2008, véritable artiste de l'ombre et coordinateur de ce formidable ensemble. Lorsque sort « On an Island », cependant, on se prend encore à rêver d'une réunion du plus grand groupe de tous les temps.
Et avec le recul, on se dit que ce « On an Island » était finalement cet album qu'on ne croyait jamais venir. Grande collaboration entre Wright et Gilmour, le disque est une franche réussite dans tout ce qu'il entreprend. On pourrait lui reprocher son côté parfois un peu mou, mais écoute-t-on le Floyd pour être secoués ? De la même manière que le groupe était revenu sur ses pas avec « Momentary Lapse », Gilmour nous livre ici une ode à la guitare et au space rock en général. Non, vous ne serez pas souvents bousculés, à part sur le très bon « Take a Breath », mais vous ne pourrez vous empêcher de fermer les yeux et d'apprécier le doigté toujours aussi indescriptible de Dave sur « Castellorizon », « On an Island », ou sur les splendides compositions telles que « Pocketful of Stones » ou « Then I Close my Eyes », ou encore sur ses expérimentations, comme sur « Red Sky at Night » où il s'essaye au sax.
Le tout se résume ainsi : « On an Island » est le dernier album du Floyd, dans la lignée de ce qu'avait fait « The Division Bell ». Et comme toujours chez les Floyd, ses albums s'apprécient live, ici avec l'excellent DVD « Remember That Night ». Alors oui, il y aura toujours des gens pour gueuler : « c'est mou, ça manque de punch... »... « Shine On » était-il un morceau pour danser le rock ? « Us and Them » était-il fait pour se réveiller le matin ? C'est un album du Floyd, excellemment bien produit et joué, et si vous n'arrivez pas à apprécier ce pour quoi a été produit le groupe, on ne pourra certes pas vous faire changer d'avis, mais on ne pourra que vous regarder d'un air triste en se disant : « Tu sais pas à côté de quoi tu passes, mon ami... ».
Stratocaster
Track-list de On An Island
1. Castellorizon (3:54) 2. On an Island (6:47) 3. The Blue (5:26) 4. Take a Breath (5:45) 5. Red Sky at Night (2:51) 6. This Heaven (4:24) 7. Then I Close My Eyes (5:27) 8. Smile (4:03) 9. A Pocketful of Stones (6:17) 10. Where We Start (6:46)
Total Time: 51:40
Line-up de On An Island
- David Gilmour / bass, guitar, percussion, piano, Hammond organ, electric piano, saxophone, vocals, cumbus, bass harmonica - Guy Pratt / bass - Robert Wyatt / percussion, cornet, voices - Andy Newmark / percussion, drums - Jools Holland / piano - Phil Manzanera / piano, keyboards - Leszek Mozdzer / piano - Polly Samson / piano, vocals - Caroline Dale / cello - Ged Lynch / drums - Willie Wilson & The Tunemasters / drums - Lucy Wakeford / harp - Chris E Thomas / keyboards - Georgie Fame / Hammond organ - Chris Stainton / Hammond organ - Graham Nash / vocals - Crosby, David & Graham Nash / vocals - Chris Laurence / double bass - Alasdair Malloy / glass harmonica
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