Il y a quelques années, lorsquon évoquait le simple nom de PENDRAGON, limagerie rutilante du néo progressif eighties prenait forme, bardée de tous les colifichets soniques associés : des claviers rutilants, une guitare qui suinte, une espèce de musique bisounours qui naurait pas digérée lhéritage génésien. De ces actes purement mémoriels, nous pouvions malgré tout dégager quelques réussites et notamment lalbum The Masquerade Ouverture (1996), le moins bancal avant la tentative de renouvellement orchestrée il y a quatre ans par Believe. Une gageure pas tout à fait réussie, un peu entre deux eaux, bien que lintention fût la bonne.
Après avoir fêter les trente ans du groupe, Nick Barrett ne se résout donc pas à devenir le fringant patriarche dun genre étriqué. Il préfère aller de lavant, sans illères, en déjouant les attentes des fans habituels pour aller puiser sa source dans ce qui se fait de mieux ou en tout cas de plus créatif actuellement, de Porcupine Tree à Riverside. La faute aussi à larrivée de Scott Higham derrière les fûts, sa frappe sèche, son jeu bourré dénergie vient raviver une rythmique qui vieillissait dur. Avec ce coup de fouet, Barrett ouvre les portes dune esthétique moins béate et plus rentre dedans. Surtout, en remplaçant le cur par un peu de couilles, la musique de PENDRAGON gagne en tension sans sombrer dans la cacophonie, éclairant les titres de variations punchy qui donnent à ce Pure cette belle impression de renaissance.
La peinture « Indigo » au thème bien fichu ou le côté syncopé de « Eraserhead » offrent quelques libertés salvatrices. Le piano qui introduit larriver dun gros son et deffets de voix sur la première partie de « Comatose » abonde dans ce nouvel univers dont on retirera également un single en puissance (« Comatose Part II » très wilsonien), un clin dil à Pink Floyd (on ne se refait pas), une facette plus sombre (« The Freak Show ») et un titre un poil régressif, retour aux sources apparemment inévitable, qui évite pourtant lécueil de la génuflexion.
Doté dune production luxueuse, où séclipsent encore un peu plus les claviers de Nolan (ceci expliquant aussi cela), Barrett tente ici un songwriting modernisé, tenace, qui va au-delà du simple crayonnage de contours. Pure conserve une certaine élégance dans la virtuosité et comme un joli coup, nous offre quelques beaux mouvements vers lavant.
1. Indigo (13:44) 2. Eraserhead (9:05) 3. Comatose (I View From The Seashore) (7:41) 4. Comatose (II Space Cadet) (4:02) 5. Comatose (III Home and Dry) (5:55) 6. The Freak Show (4:26) 7. It's Only Me (8:16)
Total Time: 53:10
Line-up de Pure
- Nick Barrett / vocals, guitars, keyboard programming - Peter Gee / bass guitar - Clive Nolan / keyboards, backing vocals - Scott Higham / drums, backing vocals
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