Le monde est décidemment petit. On avait quitté OPETH il y a trois ans, à demi convaincu par « Ghosts Reveries », et revoici les suédois avec « Watershed », leur neuvième album à demi décevant cette fois. Le remaniement opéré derrière les fûts (Martin Axenrot) et à la guitare adjointe (Fredrik Akesson du boucanier ARCH ENEMY) na donc pas entraîné la formation dans une aventure intrépide mais plutôt dans ce que lon appellera un ripolinage en règle du savoir faire de Mikael Akerfeldt, leader incontesté de la bête depuis près de dix huit ans maintenant. Sur « Coil », premier titre acoustique et mélodieux, la voix câline de Nathalie Lorichs se pose délicatement en contrepoint, les gammes de songwriter sorientent alors vers un mélange inspiré entre JETRHO TULL et SHADOW GALLERY.
Pourtant, la surprise en reste là puisque écouter dans la foulée « Heir Apparent » équivaut à exposer ses oreilles à un impitoyable crash test. Ceux pour qui les blessures provoquées par un chant Death (comprendre grunts et autres subtilités du genre) relèvent de linguérissable peuvent senfuire à toutes jambes. Car si lon peut être admiratif du travail musical et de la production impeccable (co-dirigée par Jens Bogren), le désordre orchestral de ces « gutturations » extatiques plante au cur la moitié de lalbum : « The Lotus Eater » et le plus expérimental « Hessian Peel » en font également les frais. Sil ne fait aucun doute que les amateurs seront en extase, en ce qui me concerne, jaurai pu facilement renvoyer au vestiaire cet album au premier hululement venu. Erreur. Dans ses rapports les plus légers, ou les moins gueulards, OPETH troque ses braiements pour quelque chose de brillant et charnel ; en témoigne ce « Burden » (une merveille) plein de cordes, dorgue et de Hammond ou ces alternances de foudre et de douceur sur « Porcelaine Heart » et « Hex Omega ». A noter que les acquéreurs de lédition spéciale se verront gratifiés dun emballant « Bridge of Sighs » (très PINK FLOYD) et de la ballade acoustique ultra sensible « Den Ständigan Resan ».
Evidemment, les musiciens reconstruisent ce bazar avec un savoir faire dingue. Avec un effaceur pour gommer les poussées de fièvre à grognement dun Akerfeldt excellent chanteur par ailleurs, voici à nouveau la quadrature du cercle en action. Déroutant, « Watershed », malgré ses nombreuses qualités et un souffle hors du commun, passionnera sans hésitation les fans quand les autres devront abandonner quelques volées de bois vert au passage afin de profiter de la fête en toute sécurité.
- Mikael Åkerfeldt / vocals, guitars, production - Fredrik Åkesson / guitars - Martin Mendez / bass - Martin Axenrot / drums, percussion - Per Wiberg / keyboards
Guest musicians: - Nathalie Lorichs / additional vocals (Coil) - Lisa Almberg / English horn, oboe - Christoffer Wadensten / flute - Karin Svensson / violin - Andreas Tengberg / cello
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