Décidemment indomptable. Les ardeurs de THE PINEAPPLE THIEF boostées par l’entrée dans le clan labelisé Snapper Music, nous offrent un nouvel album, quelques mois seulement après l’excquis « What We Have sown » composé, pour l’anecdote, après ce « Tightly Unwound » afin d’achever le contrat avec Cyclops.
Les anglais férus d’harmonies relativement paisibles livrent donc huit chansons qui s’apparentent à une série d’exercices de rock à la mélancolie flamboyante. Des mélodies habitées où le talent de Bruce Soord pour évoquer le trouble devient vite irrésistible. Dès la ballade acoustique « My Debt to You » on comprend que ce disque se veut ambitieux et inspiré. Plutôt malin dans le sens où l’acoustique parfois traîne savattes des précédents albums laisse ici plus d’espace à l’électrique comme sur « Shoot First » et son groove ensoleillé.
Evidemment, on retrouve la signature des anglais. Cette forme de sensibilité musicale parfois lancinante (« The Sorry State » aux harmonies vocales impeccables) qui flirte ici avec des apartés percussives (« Sinners » tendance MUSE) et un son plus tranchant. Ainsi, « Different World » percute l’auditeur de sa chaleur sonique dans une interprétation qui n’a rien à envier à COLDPLAY et dont la partie centrale faite de cordes et de tranquilité décompose intelligemment la pacotille. Notons aux deux extrémités le côté elegant d’un titre comme « And So Say All Of You », mid-tempo plein de charme et de velours, et « Too Much to Loose » qui planche du haut de son quart d’heure sur une rythmique hypnotique, un joyau entêtant qui pourra laisser pantelant. C’est d’ailleurs tout le charme d’un album jamais mièvre ou sirupeux, excellement produit, qui fait évoluer l’écriture de THE PINEAPPLE THIEF tout en lui conservant son éloquence. Un plaisir plein de finesse.
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