Neal Morse ne chôme pas ! Résumé des faits : 2002 - sortie du double album "Snow" et connexion privée avec Dieu himself pour le grand saut du train Spock's Beard, lancé à toute allure. Direction, une carrière solo entamée dans la foulée avec un nouveau pavé testamentaire. Trajectoire rectiligne, double DVD live et un nouvel avatar en poche, sobrement intitulé "One".
Après la mise à jour de son carnet intime, notre bigot semble repartir de l'avant, soutane au vent. Nouveau départ ? Rien de moins sûr. En ligne de mire, nous voici affligé d'un concept sauce modestie : transposer le passage de la Genèse à la Révélation du grand livre cosmique sur fond de fils prodigue. Tout un programme !
En toute simplicité, notre ami s'en retourne faire ses gammes progressives avec tout son talent de mélodiste. Sans conteste, plus énergique que "Testimony", cet album s'orne de ses plus beaux oripeaux, aidé une nouvelle fois par le Massey Ferguson des fûts, Mike Portnoy et le bassiste Randy George.
L'Odyssée renoue le fil de Spock's Beard sur l'hispanisant "Help Me The Spirit And The Flesh" et les successions acoustico-électriques si chères à Transatlantic mais va bien au-delà de l'optique fonctionnelle de la musique comme habillage d'un discours que l'on pourrait forcément discuter.
Démarrant sur le thème de son précédent album, nous voici entraînés dans une série de morceaux plutôt raides et faussement apaisés, pleins d'électricité orageuse et de vibrations métalliques. Entre deux galops de claviers bavards ("Reunion"), de choeurs vibrants ("Father of Forgiveness") et de guitares nerveuses ("The Separated Man"), Neal mords dans les couplets avec un bonheur incandescent - la patte indélébile de ses redoutables vocalises.
Dans son effort continuel pour produire de la bonne musique, le recyclage du système alterne une nouvelle fois les ballades élégiaques ("The Man's One" merveilleux de finesse, "Cradle To The Grave" carrément irrésistible) et les sommets de progression en spirale ("The Creation").
Cet album, une grande réussite au son énorme, à la limite de l'indigeste, est une collection complète de la production estampillée Neal Morse. L'ensemble évite brillamment le soufflé rassis mais pourra en énerver certains : son discours qui nécessitera un petit effort aux réfractaires en théologie pompière tendance éléphantesque mais également la redondance de ses thèmes (échos de "Sing It High", "The Light" ou "The Great Nothing") qui l'expose à abuser des mêmes recettes. Tourner en rond. Il y a des lauriers moins confortables, certes.
Qu'à cela ne tienne ! Envolées lyriques, hydrauliques, et mélodies douces-amères s'enchaînent à la recherche d'horizons sonores pluriels, et sauront vous procurer une nouvelle dose de sensations fortes sans jamais sombrer dans le putassier. Du haut de gamme, remplis jusqu'à la gorge (79'58). Ne manque que le culot et la conviction de trouver de nouvelles voies à explorer.
1. The Creation (18:22) I) One Mind II) In a Perfect Light III) Where Are You? IV) Reaching from the Heart 2. The Man's Gone (2:50) 3. Author of Confusion (9:30) 4. The Separated Man (17:58) I) I'm in a Cage II) I am The Man III) The Man's Gone (Reprise) IV) Something Within Me Remembers 5. Cradle to the Grave (4:55) 6. Help Me/The Spirit and the Flesh (11:13) 7. Father of Forgiveness (5:46) 8. Reunion (9:11) I) No Separation II) Grand Finale III) Make Us One
Total Time : 79:55
Bonus Disc (Special Edition only)
Back to the Garden (4:26) Nothing to Believe (3:29) Cradle to the Grave (Neal's Voc) (4:55) King Jesus (4:48) What Is Life? (4:28) Where the Streets Have No Name (5:46) Day After Day (3:25) Chris Carmichael's Aria (1:07) I'm Free / Sparks (6:36)
Total Time: 39:14
Line-up de One
- Neal Morse / keyboards, guitars, vocals - Randy George / bass - Mike Portnoy / drums
Additional musicians and special guests: - Phil Keaggy / electric guitar solo in "The Creaton" at 8:19, acoustic guitar solo in "The Man's gone" (Reprise), 2nd lead vocal on "Cradle to the Grave" - Chris Carmichael / violin, viola & background vocals - Gene Miller / additional vocals - Rick Altizer / additional vocals - Michael Thurman / French horn - Rachel Rigdon / violin - Hannah Vanderpool / cello - Dave Jacques / string bass - Jim Hoke / saxophone - Neil Rosengarden / trumpet - Bill Huber / trombone - Glenn Caruba / percussion - Aaron Marshall / background vocals - Missy Hale / background vocals
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